Descente d’organe
Le passé, c’est le futur ! Tous, ils reviennent tous et personne n’osera parler de nostalgie débilitante. Au contraire. Retrouver les héros de son enfance a quelque chose de magique. C’est un peu une main tendue pour y croire encore... Les publicistes parlent de néo-rétro. Une énième étiquette, un énième slogan qui ne dit finalement pas grand-chose. “SONIC MANIA” chez Sega, pour tous supports, mérite mieux que Proust et sa madeleine. Tout d’abord parce qu’il rappelle qu’avant, on pouvait faire beaucoup avec très peu. Et puis, Sonic, le hérisson bleu sous speed, ne s’est pas contenté d’être un pionnier, il a su évoluer, affronter les nouvelles technologies, grandir sans complexe. Et il est là, en 2017, sans rides ni canne ! Pour faire court, “Sonic Mania” propose de croiser les couloirs spatio-temporels : on retrouve ici tout le décorum époque Megadrive et des améliorations tout à fait contemporaines. On découvre de nouvelles zones, de nouveaux boss vraiment costauds, de nouvelles capacités pour les héros colorés Sega, comme le drop dash (sorte de turbo démentiel) inédit de Sonic, le sens de l’escalade de Knuckles ou encore l’envol de Tails. Les amoureux inconditionnels en possession de la Nintendo Switch pourront même s’offrir une version collector comprenant notamment une figurine de Sonic posée sur une réplique de console Megadrive et une cartouche Sega ornée d’un anneau doré. Le futur, c’est le passé !
“FORTNITE”, chez Epic Games, pour PS4, XboxOne, PC et Mac, est un jeu d’action-construction, décidément un genre très à la mode ces derniers temps, franchement jubilatoire. Il s’agit ici d’édifier des forteresses imposantes avant de dégommer des légions de monstres plutôt belliqueux. C’est le mélange idéal de bastons dantesques et de quête habitée, c’est un jeu qui exige de la créativité, de la réactivité et des nerfs en acier. Dans un univers vaste et riche, où il est possible de fabriquer des objets, de s’enrichir pour mieux se protéger et se défendre, le temps semble disparaître et l’addiction guette. Encore ! On en cauchemardait, Illfonic et Gun Media l’ont fait : “VENDREDI 13”, le film d’horreur culte, débarque en mode virtuel, pour XboxOne, PS4 et Steam, en téléchargement ! Plusieurs générations ont flippé devant Jason, elles vont pouvoir désormais l’incarner et massacrer tous les innocents à portée de lame ayant le malheur de se trouver à Crystal Lake. Les plus masos pourront préférer jouer le rôle d’un moniteur de vacances et tenter de fuir le tueur en série mythique. Ce jeu a été développé en collaboration avec une partie de l’équipe de cette série de films, dont un réalisateur, le spécialiste des effets spéciaux, le compositeur de la BO et même l’acteur au masque de hockey, offrant à ce titre glaçant encore plus de réalisme ! On tremble et on y retourne, excité comme au premier jour. Dans un tout autre style, “LES PILIERS DE LA TERRE”, chez Daedelic Entertainment, pour tous supports, est la dernière déclinaison du best-seller littéraire de Ken Follett (26 millions d’exemplaires écoulés tout de même). Un livre, une série télé et donc aujourd’hui un jeu vidéo. Et quel jeu ! Devenir bâtisseur de cathédrales au XIIe siècle, en Angleterre, dans la ville fictive de Kingsbridge. Les 1200 pages du bouquin ont été déclinées en 21 chapitres dans ce titre vertigineux. Trois personnages principaux sont accessibles ainsi que deux autres secondaires, dans ce premier volet aux 200 décors peints à la main : Philip, le moine, Jack, l’architecte, Aliena et son frère Richard... C’est une épopée formidable, ambitieuse, dévoilant une atmosphère unique, où trahison, foi et aventure pactisent pour le meilleur. Bien sûr, les adeptes de mitraillage en règle risquent la descente d’organe devant ce jeu à la beauté crépusculaire et au rythme singulier. Ils seront bien les seuls. Et à la place de Garou et de toute sa troupe beuglante, c’est l’orchestre philharmonique de Prague qui assure la bande-son. Mieux. Il est venu, le temps des cathédrales... Plébiscité l’année dernière sur PC, “DEAD BY DAYLIGHT”, chez 505 Games et Starbreeze Publishing, débarque enfin sur consoles, PS4 et XboxOne, dans une édition spéciale véritablement haletante. Ce jeu asymétrique, multijoueur, horrifique et très stressant propose d’incarner soit un tueur, soit un survivant. Evidemment, le choix de départ va directement influencer le scénario. Ceux qui se sentent plus une âme de psychopathe devront pourchasser leurs proies sans répit, et à la première personne. Il faut bien l’avouer, c’est tout à fait jouissif... Ceux qui choisiront d’être les cibles pourront décider de progresser en solo ou en coopération et à la troisième personne. Intense, noir, parfois même étouffant, ce titre déconseillé aux moins de 18 ans est une merveille gore !