Rock & Folk

Sugaray Rayford

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“The World That We Live In” BLINDFAITH/DIFFER-ANT

Texan d’origine installé à San Diego, Sugaray Rayford est un nouveau géant du blues dans toutes les acceptatio­ns du terme — le gaillard mesure un mètre quatre-vingt-seize pour 140 kilos. Sugaray a d’abord été le chanteur d’Urban Gypsy et des Aunt Kizzy’s Boys avec qui il enregistre deux albums. Parallèlem­ent, il est invité par les Mannish Boys sur “Double Dynamite” en 2013. Sa carrière solo débute en 2010 par “Blind Alley”, s’ensuivront “Dangerous” avec Kim Wilson et Monster Mike Welch en 2013 et “Southside” en 2015 qui lui permettent de se faire remarquer dans le monde du blues. Produit par Luca Sapio pour le label italien Blind Faith, “The World That We Live In” marque un léger changement de registre. Sugaray revient à ses racines, le gospel qu’il a pratiqué dès l’âge de sept ans et la soul qui a bercé son enfance. Accompagné par la Royal Italian Family comprenant huit musiciens dont une section de cuivres efficace, sa voix, à la fois puissante (le mot est faible) et souple, occupe l’espace et donne le tempo tout au long de dix compositio­ns originales qui pourraient passer pour des standards venus des sixties. Comme à l’époque, titres rapides et excitants, “Take Me Back”, “What Do We Own”, “Troubles”, “The Boogey Man”, une chanson rigolarde à la Zappa, alternent avec des passages plus lents et sensuels, “The World That We Live In”, “Dont Regret A Mile”, “Home Again”, “Dig A Little Deeper”. Ce disque est une jouissive leçon de soul par un immense chanteur. Un seul regret, l’absence du formidable guitariste Gino Matteo, du même tonnage mais en largeur, son indispensa­ble complément sur scène où le duo est très, très impression­nant. PHILIPPE THIEYRE

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