Rock & Folk

Joe Cocker “MAD DOG WITH SOUL” Eagle

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Déjà bien servi par Eagle, Joe Cocker fait aujourd’hui l’objet d’un documentai­re enrichi d’une demi-heure d’interviews supplément­aire. Sous-titré (en français) par des gens qui, au mieux, doivent penser que Lagarde et Michard sont, respective­ment, des marques de sacs de voyage et de chocolat, “Mad Dog With Soul” se laisse visionner (et encore mieux apprécier en Blu-ray avec un son DTSHD Master Audio et un 16/ 9 gratifiant) et vaut surtout, une nouvelle fois, par la qualité des intervenan­ts. En effet, ce n’est pas si souvent qu’on peut écouter Glyn Johns, Jimmy Web, Rita Coolidge, Randy Newman ou Billy Joel s’exprimer autrement qu’en musique. Comme presque toujours dans cet exercice, leurs propos sont flatteurs, mais s’ils insistent sur la gentilless­e et la bonhomie du natif de l’industriel­le Sheffield, grand amateur de skiffle (le genre dont Lonny Donegan était le roi à l’aube des années 60) à qui Ray Charles a ouvert la voie, ils ne manquent pas de signaler qu’il est un peu passé à côté de sa carrière. Interprète avant tout, Cocker aurait pu l’avoir meilleure s’il n’avait pas picolé comme un trou et aussi abusé du reste pendant trop longtemps. Son frère aîné, son épouse et Michael Lang, un des artisans du festival de Woodstock devenu son manager, rappellent cela sans emphase et sans violons dans la voix, ce qui contribue grandement à la qualité du documentai­re, par ailleurs rehaussé de séquences live bien choisies. Fin 2014, alors que depuis plusieurs années déjà, on jugeait la qualité de ses prestation­s à l’aune de sa faculté à atteindre la note criée de “With A Little Help From My Friends”, Joe Cocker et son poumon pourri s’en sont finalement allés. Jusqu’à sa fin, il ne s’est plaint de rien.

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