Beauregard Bain de foule
07 AU 09 JUILLET, CHATEAU DE BEAUREGARD (HEROUVILLE SAINT-CLAIR) Dans un cadre bucolique, les têtes d’affiche de prestige se succédaient sous un cagnard toujours sournois au pays du calva.
En moins d’une décennie et à coup de choix artistiques disparates et familiaux, le festival normand peut se targuer d’être devenu un rendez-vous incontournable de l’été : sous un soleil radieux, 65 000 personnes sont venues cette année. Dès vendredi, le romantisme et les mélodies exacerbées de Warhaus, programmé un peu tôt, ouvre les hostilités avant que
Benjamin Biolay, parfois agaçant, ne permette au festivalier fraîchement libéré de ses obligations professionnelles d’entamer l’apéritif. Metronomy, visiblement nostalgique des soirées blanches d’Eddie Barclay, grise le public avec sa pop synthétique et idéale en extérieur. Puis tous les nostalgiques se retrouvent pour le grand retour des Australiens écolos de Midnight Oil, prétexte à bramer en cacophonie le refrain de “Beds Are Burning”. La tête d’affiche, Placebo, malgré un son colossal et des lumières tout aussi imposantes semble étrangement absent et livre une performance en deçà. Le lendemain, les bruitistes tourneries psyché du trio anglais de Yak, taillées pour le désert, font merveille auprès d’un public encore clairsemé. Sur la scène John, les djeuns ambiancés aux pétards lors de la prestation dégénérée du rappeur Vald, laissent place aux trentenaires armés de pintes pour le concert suranné mais tellement réjouissant d’Airbourne. Les 70 minutes d’Iggy Pop, sans cesse généreux et avec une set list d’anthologie, rappellent l’apport incommensurable de l’Iguane à la musique. S’ensuit la fierté nationale Phoenix, qui à l’approche d’une tournée mondiale, ne se rate pas. Le groupe de Thomas Mars, jamais avare de bain de foule, allie puissance à sa pop électro pour s’affirmer en sensation du festival. Dimanche, la bonne surprise est à mettre au crédit des revenants d’House Of Pain, qui, avant les sympathiques boucles clubbing de Jagwar Ma, préparent parfaitement la grandiloquente arrivée des champions du jour : Foals. La formation d’Oxford, à défaut d’être experte en mélodies, s’impose en force avec son rock calibré pour les stades avant que les Sud-Africains au look punk à chiens de Die
Antwoord n’assomment cette neuvième édition. Pour la dixième, les organisateurs promettent de passer à quatre jours de festivités tout en espérant un mastodonte : les noms de Depeche Mode et de Bruce Springsteen sont avancés.