Lollapalooza
22 ET 23 JUILLET, HIPPODROME DE LONGCHAMP (PARIS) Branle-bas de combat sur la scène parisienne des festivals, un nouveau géant déboule et tente d’imposer sa griffe. Verdict.
Sur l’incontournable site de Solidays et des galopeurs, l’hippodrome de Longchamp, seul endroit capable de contenir plus de 100 000 spectateurs et une cinquantaine d’artistes, majoritairement américains, sont venus charmer un public jeune et cosmopolite (Anglais, Espagnols...) durant deux jours. Samedi, après le grime british de Skepta, les Hives faisaient leur show bicolore en costumes noir et blanc, suivis des Roots qui livraient un gig tendu, avec un solo de beatbox par Jeremy Ellis, le blond chevelu qui fait l’amour à ses pads. Imagine Dragons gagne la palme de la démagogie molle avec son discours générique sur “cette dure époque où des méchants nous empêchent de nous amuser mais la musique et l’amour gnagnagna...” Passionnant comme leur musique transparente. The
Weeknd met tout le monde d’accord avec un show à l’américaine impressionnant, et plus de fougue que durant son concert de février dernier à l’AccorHotels Arena, ouvrant avec le tube “Starboy”. Dimanche, la foule est encore plus dense, on sent que le pari est gagné. Editors ressuscite les années 2000 (via les années 80) et s’impose comme l’invité parfait des gros festivals après son set réussi des Eurocks, au moment même où
IAM fait le plein (et plus encore) sur la scène alternative (après 25 ans de carrière, un comble), suivi par
La Femme (qu’on a fini par trouver). Retour sur le main stage avec ce bon vieux wanker de Liam Gallagher qui se la joue mains dans le dos, maracas à la Bez (des Happy Mondays) et attitude nonchalante pendant un set qui manque cruellement d’un ingrédient : des hits. Il faut le final avec “Be Here Now” et surtout la scie “Wonderwall” en acoustique pour remonter le niveau, même si on a parfois l’impression qu’il joue le classique d’Oasis avec un flingue sur la tempe. Dire que Noel le suit deux jours plus tard en première partie de U2 ! Que de temps perdu avant l’inévitable reformation. Tout se termine en fanfare avec les Pixies enragés,
Lana Del Rey en vestale pop divine et les Red Hot Chili Peppers, vedettes incontestées de ce Lollapalooza parigot régulièrement pluvieux, tandis que DJ Snake donnait la fessée électro sur le Perry’s Stage. L’édition 2 est inévitable, et on verra dans quelques semaines si la tornade Lolla a affaibli Rock En Seine, qui a désormais un solide concurrent au titre de festival parisien de l’été.