Liam Gallagher

“As You Were”

WARNER Divorcé d’avec l’autre moitié d’Oasis (son frère, Noel), Liam Gallagher poursuit un parcours jonché de pépites pop-rock, à la tête de Beady Eye (20092014) et désormais sous son nom. Champion de la nuance, il avait déclaré qu’il faut être con pour faire un disque solo. Dans un autre tweet, plus récent, il annonce ainsi la sortie de “As You Were”:“C’ est officiel, je suis con ”. La réalisation de l’album se partage entre Greg Kurstin (Adele, Paul McCartney, Foo Fighters) et Dan Grech-Marguerat (Kooks, Kaiser Chiefs). Ils garantissent un excellent résultat, chaque chanson évoluant de belle manière de l’intro au finale, comme “Greedy Soul” qui débute par une guitare acoustique sur tempo glam, les choeurs et les claviers attendant leur tour pour que la machine prenne de l’ampleur. L’obsession Beatles agit comme un phare qui évite à Liam de s’égarer. On y pense quand on entend certaines harmonies chantées (“Paper Crown”) ; le lennonesque “Come Back To Me” avec son entrée de batterie à la Ringo ; des allusions à “Helter Skelter” ou “Happiness Is A Warm Gun” dans les paroles ; l’inclusion d’une oeuvre signée Klaus Voorman dans l’édition deluxe... Oasis reste l’autre référence, aussi bien pour la musique que l’attitude (“For What It’s Worth”). Liam chante l’amour (“When I’m In Need”) sans renier son personnage d’insolent avec le puissant “You Better Run”. Tout aussi bruital (brutal et qui fait du bruit), “I Get By” est d’une redoutable efficacité avec les guitares, les claviers et la batterie fusionnées à haute température, prouesse que souligne le dépouillement des premières mesures de “China Town”. Le premier disque solo de Liam Gallagher est une totale réussite.

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JEAN-WILLIAM THOURY