Faire pleurer les gros durs
Binic Folks Blues Festival 28 AU 30 JUILLET, BINIC
Comme chaque été depuis bientôt dix ans, la petite cité portuaire de Binic s’est transformée le temps d’un weekend en gigantesque fiesta rock’n’roll dans laquelle vacanciers et rockers (plus de 50 000) ont cohabité en harmonie. Si l’annulation de dernière minute de deux têtes d’affiche (Reigning Sound, Tim Presley) aurait pu faire tanguer le navire, il n’en a rien été tant le festival vaut aujourd’hui mieux que la somme de ses artistes. Le cadre somptueux y est pour beaucoup, tout comme l’ambiance unique. Et surtout, les concerts magnifiques ont été légion, avec notamment les hirsutes BIG MOUNTAIN COUNTY, les délicieuses CUCKOO SISTERS et les puissants MEATBODIES qui ont clairement passé un palier. Le dimanche — sans doute la meilleure journée côté programmation avec notamment THE VILLEJUIF UNDERGROUND, GLORIA, SIX FT HICK et SONNY & THE SUNSETS — a vu la prêtresse australienne CASH SAVAGE faire pleurer les gros durs avec ses chansons hantées, avant que les mystérieux DRUIDS OF THE GUE CHARETTE ne secouent les festivaliers de leurs riffs lourds et que KING KHAN & THE SHRINES ne concluent la fête d’un show explosif qui restera longtemps dans les mémoires. ERIC DELSART
The Psychedelic Furs 29 AOUT, ELYSEE MONTMARTRE (PARIS)
Les Fourrures Psychédéliques sont de retour ! Pour son grand come back dans la capitale, la bande emmenée par Richard Butler avait choisi l’Elysée Montmartre. Hélas, trois fois hélas, la salle est loin d’être remplie. La faute à une date peut-être pas judicieusement choisie (la new wave n’est probablement pas la musique la plus estivale qui soit, et à la fin du mois d’août, Paris est encore un désert), qui voit le groupe se produire dans une configuration minimale. Si le concert démarre sur les chapeaux de roues avec un “Dumb Waiters” endiablé, et furieusement punk, le concert s’assagit par la suite pour se tranquilliser et voguer en mode croisière. On regrette un peu un saxophone trop présent et une batterie presque balloche, qui enlève de la saveur à la voix toujours parfaite de Butler. A revoir dans de meilleures conditions, peut-être. JOSEPH ACHOURY KLEJMAN
30 Ans De La Cigale - Catherine Ringer & Sparks 4 SEPTEMBRE , LA CIGALE (PARIS)
En 1987, les Rita Mitsouko inauguraient pendant un mois une Cigale relookée et la transformaient en un chaudron surchauffé. Trois décennies plus tard, devant un public enthousiaste, Catherine Ringer célèbre cet anniversaire en rendant un hommage appuyé à son compagnon disparu. Accompagnée de quatre musiciens aux petits soins, elle défend ses nouveaux titres mais casse la baraque lorsqu’elle revisite “Marcia Baila” ou “Andy”, invite à ses côtés les deux Sparks fidèles à eux-mêmes, et prouve qu’elle reste notre diva rock et une véritable bête de scène. H.M.
Don Bryant 5 SEPTEMBRE, LA GRANDE HALLE DE LA VILLETTE (PARIS)
Accompagné d’une demi-douzaine de musiciens (les mêmes que sur son nouveau disque, le bassiste Scott Bomar et ses Bo-Keys), Don, 75 ans, débarque sur scène à 20 h en veste noire brillante, sourire aux lèvres et voix d’airain. Durant une petite heure, il interprète les chansons de son album “Don’t Give Up On Love”. De la vraie soul à l’ancienne, pas du pastiche. L’orgue Hammond B3 déballe des nappes soyeuses tandis que les cuivres soufflent le chaud et le froid. En final, la reprise du fameux “I Can’t Stand The Rain”, écrit pour sa femme Ann Peebles en 1973, conclut un show émouvant et inespéré. OLIVIER CACHIN
30 Ans De La Cigale - The Pastels & Temples 6 SEPTEMBRE, LA CIGALE (PARIS)
Temples a malheureusement raté sa rentrée. S’étant trop reposé sur leurs acquis durant l’été, les quatre camarades anglais ont été fort dépourvus quand les problèmes techniques sont survenus. Leur vitalité scénique partiellement disparue a été néanmoins sauvée par la voix angélique du chanteur James Bagshaw et quelques ruptures sonores euphorisantes. On ne peut qu’encourager les ambitieux Temples à se reprendre. En première partie, contraste étonnant, les quelques spectateurs présents ont pu assister à une rare apparition des Pastels, fragile pilier de l’indie à l’écossaise : innocence, voix sur le fil et timidité. Les anciens de Magic ont la larme à l’oeil face à ce touchant spectacle : Stephen McRobbie continue de regarder le manche de sa guitare quand il fait un do, mais met tout son coeur pour chanter des vignettes pop obsédées par le troisième album du Velvet Underground. SOLENN CORDROC’H & BF