Gaz Coombes
“World’s Strongest Man” CAROLINE
On sait depuis toujours que Gaz Coombes est un super gars. Un type dont le premier groupe s’appelait les Jennifers, qui a signé avec Nude Records au début des années 90 ne peut pas être mauvais. L’aventure Supergrass n’aura duré que six albums, s’est achevée il y a déjà huit ans et on ne se souvient que du meilleur. De chansons formidables, d’une voix à vif, de concerts phénoménaux. De la britpop certes, mais superbement à côté de la plaque, comme, au hasard, celle de Suede. A vrai dire, Coombes, est incapable de faire étriqué et le prouve depuis le début d’une carrière solo menée en restant ouvert aux quatre vents, aux aventures qui le sortent de ses gonds. Il y a quelques mois, on l’a surpris sur la scène de la Philharmonie de Paris, reprenant, avec fougue et en gang, les Beatles. Ce troisième volet de sa saga d’Oxfordien, supposé le montrer en mode introspectif, est une nouvelle preuve que la longévité artistique appartient à ceux qui se lèvent tôt et du pied gauche. Comme Thom Yorke, Damon Albarn à l’époque de “13” ou ces krautrockers inspirateurs, un bail avant eux, Gaz cherche midi à quatorze heures et puisqu’il ne le trouve pas, tord les aiguilles. Cette pop lo-fi, qui ne passera probablement jamais en radio, emprunte ouvertement à tous les précités et aussi à Air, pour la beauté du geste. “Shit (I’ve Done It Again)”, “Wounded Egos”, “In Waves” ou “Weird Dreams” sont autant de petites choses imparfaites qui, sans qu’on comprenne bien par quelle magie, s’incrustent à force de les écouter... Il paraît que Coombes a installé son studio dans son salon, la pièce où vivent aussi femme et filles. Un coeur de famille bat ici. Cela s’entend et c’est joli. ✪✪✪ JEROME SOLIGNY