Warmduscher

“Whale City” LEAF/DIFFER-ANT

Dès qu’il est question d’un projet parallèle d’un membre de la Fat White Family, les journalistes ont tendance à prendre leurs stylos pour des objets phalliques : ils tirent un peu trop dessus pour en faire jaillir l’encre. Ces petits gars nous ont fait perdre la tête : Moonlandingz, disque du mois (qui a remis l’album sur la platine depuis ?), Insecure Men, une nouvelle sensation, donc éphémère... Comme Isis, l’auteur tente de rassembler les lambeaux de cadavre de cet amour démembré, en espérant lui redonner vie. Bien que la FWF revienne cet été, nous voici à nouveau face à un énième side project : Warmduscher. Cette fois, on retrouve Jack Everett (ancien batteur de la famille), Saul Adamczewki (rebaptisé TheSaulcano pour l’occasion), Ben Romans Hopcraft (d’Insecure Men, justement) et un certain Clams Baker de Paranoid London. Voilà pour le casting, super groupe, mais beautifulloser tout de même. Niveau son, le groupe “quine répètepas”, selon sa biographie, joue un rock lourd, assez gangsta, taillé pour faire la fiesta. Ces English au bronzage de coton-tige s’agitent comme s’ils sortaient d’un ghetto latino du nord de la Floride. Whale City, ville imaginaire dont cet album fait la chronique, serait traversée par des SUV noir, observée à travers des lunettes de soleil Gucci par des thugs gonflant les pecs sous leur marcel. L’équivalent sonore de “The Expendables”. Mais, quand l’oreille fait abstraction de tout ce virilisme, poignent des riffs twang (“Big Wilma”), des choeurs fascinants (“Whale City”), et des tourneries affolantes (“I Got Friends”)... Les signatures sonores de nos amis. ✪✪✪ THOMAS E. FLORIN