Howlin’ Jaws

“Burning House”

RE

Djivan Abkrian (chant, contrebasse), Lucas Humbert (guitare) et Baptiste Léon (batterie) s’adonnent au rock’n’roll. Dès le premier album (2012), ils se font remarquer par une grande classe dans leur présentation et leur manière d’aborder les classiques avec une totale liberté d’esprit. En concert, le trio parisien met systématiquement le public dans sa poche avec énergie, charme et humour. De nos jours, ce ne sont pas les bons guitaristes qui manquent, le niveau technique monte sans cesse. Ce qui est rare, c’est l’apparition d’un styliste. Lucas Humbert fait partie de ces élus. Au rockabilly, base de la musique du groupe, il injecte des doses de blues électrique et de surf, sans hésiter à pousser jusqu’à dix la réverbération de son ampli. L’ouverture d’esprit des Howlin’ Jaws se manifeste par ailleurs quand ils participent à un projet parallèle, les Nobels. Les 45 tours “Sleep Walkin’ ” et “Tough Love” sortent sous des pochettes attrayantes. La photo en plongée ornant “Burning House” évoque un environnement urbain et une certaine solitude. Non sans une certaine morgue, les trois trublions sont fiers de citer comme influence Pat Hare, guitariste chez Sun qui, après avoir enregistré “I’m Gonna Murder My Baby” (1954), a réellement descendu sa copine... La rébellion des Jaws passe aussi par un enregistrement tout analogique, à la recherche de la pureté, de l’authenticité, de la sauvagerie originelles. Pour annoncer le grand format, ils en ont extrait un simple couplant “Oh Well” et “Burning House”.

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JEAN-WILLIAM THOURY