Alias The Rock
Rampage — Hors De Contrôle
Omniprésent sur les réseaux sociaux, stakhanoviste de toutes les émissions populaires de la télé américaine, nouvelle idole d’un pays en quête d’une icone absolue, Dwayne Johnson alias The Rock fait désormais dans le blockbuster familial calibré en vendant ses muscles non atrophiés, sa sympathie débonnaire et son sourire Ultra Brite. A peine sorti du carton mondial du remake sans aspérité de “Jumanji” (26ème plus gros succès du cinéma yankee), voilà que notre ex-catcheur (son premier métier) se retrouve à défendre Chicago attaqué par un gorille blanc géant et deux monstres antédiluviens. On pense évidemment aux sagas King Kong et Godzilla (voire à “King Kong Contre Godzilla” !) avec ce festival d’effets numériques impressionnants venant noyer — comme souvent — une absence totale d’émotion, de transpiration, de sang, de sperme et d’ambition scénaristique. Quant à The Rock, toujours épris de cinéma d’auteur osé, minimaliste et culotté, il s’apprête à apparaître ces prochains mois dans “Jumanji 2”, “San Andreas 2”, “Suicide Squad 2” et... “Doc Savage”. Dont on attend déjà le 2 avec une grande impatience ! (actuellementensalles)
No Dormirás
Depuis sa renaissance il y a une petite vingtaine d’années, la spanishhorror est devenu terriblement sérieuse. Ainsi, on ne trouve pas une once de second degré dans “Les Autres”, “La Secte Sans Nom”, “L’Echine Du Diable” ou “Insensibles”, pour prendre quatre classiques du genre. Et encore moins dans “No Dormirás”. Sur un pitch excitant (une prof de théâtre prive une jeune actrice de sommeil pour la faire arriver à une nouvelle technique de perception de jeu) le réalisateur Gustavo Hernandez réussit à faire peur. Surtout quand la comédienne en herbe commence à percevoir des choses qu’elle ne devrait pas voir. “No Dormirás” se complexifie ensuite
avec des coups de théâtre un brin alambiqués venant un peu parasiter l’ambiance noire — mais efficace — de cette balade dans la TwilightZone mortifère (ensallesle16mai).
Opération Beyrouth
Il y a comme un petit air seventies dans ce thriller d’action où un diplomate américain est de retour à Beyrouth dix ans après avoir perdu sa femme dans un attentat. Sa mission : récupérer un agent de la CIA qui, retenu en otage par un terroriste, doit être échangé contre un djihadiste détenu par la police secrète israélienne. A défaut d’insister sur les scènes d’action, peu nombreuses, le film de Brad Anderson s’intéresse surtout au contexte géopolitique libanais du début des années 80. En gros : comment notre diplomate va-t-il réussir à sauver l’agent dans un pays où Américains, Israéliens, chrétiens libanais, musulmans et autres membres de l’OLP se tirent la bourre. Du coup, “Opération Beyrouth” flirte davantage du côté d’un roman de John le Carré que d’un bon vieux James Bond pop des sixties ( ensallesle30mai).
Mutafukaz
Le cinéma d’animation français est en pleine effervescence. Une preuve de plus avec le bien zinzin “Mutafukaz” de Guillaume Renard et Shojiro Nishimi. Soit le parcours déjanté de deux potes à la ramasse (doublés par Orelsan et Gringe !) qui, dans un Los Angeles postatomique où règnent gangs dégénérés et flics douteux, sont confrontés à des entités cosmiques qu’on croirait sorties d’un vieux nanar de SF des années 50. L’intérêt ne vient donc pas de l’histoire, mais du look du film qui, filant à mille à l’heure, rebondit de gags joyeusement trash à des scènes à l’ambiance très Tarantino. Le tout bardé de références geek allant du cinéma de John Carpenter aux catcheurs masqués mexicains. Favorable aux mangas, à la pop culture, aux gunfights et résolument anti-Disney (Mickey se ferait dessouder en cinq secondes s’il avait le malheur de rentrer dans un plan) “Mutafukaz” est, mine de rien, le film rock du mois ! (ensallesle23mai)