Rock & Folk

NILE RODGERS

Le démiurge pop aborde la rentrée avec un nouvel album de Chic. Et évoque ici les disques qui l’ont marqué.

- Olivier Cachin

“Ma grand-mère m’avait offert “Blue Suede Shoes” d’Elvis Presley. Et, en même temps, elle m’a donné une paire de chaussures bleues en suède. Totalement cool”

POUR LES ADMIRATEUR­S DE DAVID BOWIE, il est celui qui a permis au Thin White Duke de renouer avec le succès commercial grâce à sa production brillante de l’album “Let’s Dance”. Pour les hédonistes du disco, il est l’auteur du splendide “Good Times” et du hit “Le Freak”, deux joyaux disco conçus avec son regretté partenaire de Chic, le bassiste Bernard Edwards. Pour les fans de pop, il restera à jamais le responsabl­e du tubesque “Like A Virgin” de Madonna. Pour les Français qui ont grandi au son de Sheila, il est celui qui l’a réinstallé­e au sommet des charts avec “Spacer”, que la chanteuse est venue interpréte­r sur scène en duo avec lui lors de son concert parisien en juillet dernier. Nile Rodgers est un musicien d’exception, et son CV de producteur traverse les genres depuis les seventies : Sister Sledge, Norma Jean Wright, Diana Ross, Deborah Harry, Kim Carnes, INXS, Duran Duran, Thompson Twins, Peter Gabriel, Mick Jagger, Grace Jones, Cathy Dennis, Laura Mvula, Christina Aguilera, Ric Ocasek, Al Jarreau, Bryan Ferry, The B-52’s, Eddie Murphy, Cheb Mami, Daft Punk, Avicii, Etienne Daho, Sam Smith... En 1981, Rodgers a même travaillé avec le crooner Johnny Mathis pour un album sublime resté inédit pendant 35 ans. Rien n’a stoppé le guitariste depuis ses débuts, ni les psychotrop­es (qu’il a consommé abondammen­t, comme il le raconte dans sa biographie “Le Freak”), ni même un cancer de la prostate diagnostiq­ué en 2010 et qu’il a vaincu en 2013. La rentrée s’annonce chargée pour lui, avec un nouvel album de Chic en septembre et la production/ direction musicale du Fashion Freak Show de Jean Paul Gaultier, qui débutera aux Folies Bergère le 2 octobre. Le lendemain de son concert parisien où il a séduit la foule de la salle Pleyel avec sa fameuse Fender Stratocast­er qu’il surnomme “The Hitmaker”, Nile se pose, avec son béret et ses longues dreads, sur un divan de la suite de l’hôtel parisien où il fait escale pour nous parler de ses disques, de son goût pour le psychédéli­sme et de son amour immodéré pour l’album le plus controvers­é des Rolling Stones.

La musique est en moi

ROCK&FOLK : Nile, quel est le premier disque dont vous vous souvenez ?

Nile Rodgers : Ma grand-mère m’avait offert “Blue Suede Shoes” d’Elvis Presley. Et, en même temps, elle m’a donné une paire de chaussures bleues en suède. Totalement cool. J’avais cinq ans et je me disais “C’est dingue, à chaque fois qu’on offre un disque, on a les chaussures ou les fringues qui vont avec, trop bien !” En plus, ces chaussures étaient assorties à l’uniforme bleu marine de l’école catholique dans laquelle j’étais.

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