Rock & Folk

Juanita Stein

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“Until The Lights Fade” NUDE

Après quatre albums de Howling Bells, groupe monté avec son frère guitariste, puis un disque solo, l’Australien­ne Juanita Stein tente une nouvelle immersion pop. Succès souhaité, semble-t-il. C’était sans doute le problème de sa précédente formation, active de 2006 à 2014 : celle-ci, plutôt talentueus­e, s’efforçait de sortir des disques qu’on sentait bridés par une envie de plaire. Howling Bells a fait une petite carrière, pro et réglo, pour un bilan moyennemen­t romantique — à défaut de manifeste artistique fougueux, il y eut des premières parties pour Coldplay. Seule, Stein s’est distinguée en 2017 avec “America”, se réinventan­t en prêtresse des grands espaces sur un disque aux arrangemen­ts morriconie­ns assez chics. Le nouveau, dont la photo de pochette a été prise dans la ville des Vélib’ qui ne marchent pas, révèle une Juanita Stein inspirée par l’amour, la mélancolie et le cinéma d’auteur (“French Films”). Elle chante bien, dans une reverb à la Peggy Lee et assemble des mélodies valables. Pêle-mêle ici : des morceaux néorétros (“Cool”, “In Your Hands”), une rêverie cotonneuse splendide (“All The Way”), des ballades cowboy, de la pop (“Easy Street”). Joli, élégant, mais peut-être un peu trop poli. Les compositio­ns réussies, nombreuses ici, auraient mérité davantage d’audace, d’étrangeté. Est-ce un choix de mix ? D’arrangemen­ts ? En plage deux, “Forgiver”, avec sa basse en avant et ses hameçons radiophoni­ques, alpague l’auditeur avec davantage de franchise. Le titre, produit par Brandon Flowers des Killers, a le mérite de sortir l’Australien­ne de sa zone de confort. BASILE FARKAS

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