Rock & Folk

Idles

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“Joy As An Act Of Resistance” PARTISAN

La rage est-elle un état éphémère ou bien une chose ancrée au fond de soi, juste à côté du foie et de l’estomac et qui ne disparaît jamais totalement ? Ce n’est pas un sujet qui prend 4 heures, seulement 40 minutes. Idles se charge d’y répondre. Après un premier album fabuleux, le groupe du sud de l’Angleterre se doit de confirmer. Et il arrive à le faire dès les 35 premières secondes de l’album, record de confirmati­on battu ! “Colossus” happe directemen­t avec sa montée superbemen­t maîtrisée, où chaque instrument se présente sous la direction de l’intense chanteur Joe Talbot pour finir dans un orgasme de déchaîneme­nt sonore. Une véritable libération. Le reste de l’album est de la même facture. “Never Fight A Man With A Perm”, qui apprend à l’auditeur plein de façons de dire le mot cocaïne, ou “I’m A Scum” sont taillés pour exploser un dancefloor de bar surchauffé, moite et bas de plafond, suant avec des riffs dansants et une tension à couper au cran d’arrêt. La tension, d’ailleurs, est le fil conducteur de l’album : “Television” ou “Gram Rock”, acérés comme jamais, ne sont pas faits pour lâcher et c’est en toute logique que ce chef-d’oeuvre se termine avec le bien nommé “Rottweiler”. Seul moment de répit, le très joli et lancinant “June”, qui aurait sa place sur un album des Arctic Monkeys. Idles sait aussi être plus pop avec ce vrai tube punk qu’est “Danny Nedelko” qui pourrait être revendiqué par Clash, Libertines ou Vaccines. A l’image de Slaves, Idles parvient à associer des refrains ultra efficaces, un son lourd sans aucune concession et un vrai propos. Un album incontourn­able. SACHA ROSENBERG

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