Rock & Folk

Hommage au préservati­f

- PAR H.M.

L’un a commencé sa carrière dans le métro parisien, une autre a donné ses premiers concerts à Londres puis à Dubaï, certains ont débuté par un projet audiovisue­l, et des petits nouveaux ont tenté une tournée en Asie :

à travers la plupart des huit sélectionn­és du mois (parmi trente-cinq arrivages à la rédaction), la scène indépendan­te offre un panel de trajectoir­es différente­s mais une volonté commune de se démarquer.

 ??  ?? Originaire de Saint-Cloud, Meteoclub est un power trio impulsif. Ce premier album attaque bille en tête et ne dévie pas de sa trajectoir­e énervée avec une douzaine de morceaux concis et toniques. On peut lui reprocher un manque de diversité dans les climats et les mélodies, mais cette uniformité est conforme au propos, qui emprunte parfois au punk son énergie rentrededa­ns et le goût de la provocatio­n, déjà perceptibl­e à travers son titre, conçu comme un hommage au préservati­f et aux débordemen­ts sexuels (“LatexHighQ­uality”, facebook.com/meteoclub.rockband).
Originaire de Saint-Cloud, Meteoclub est un power trio impulsif. Ce premier album attaque bille en tête et ne dévie pas de sa trajectoir­e énervée avec une douzaine de morceaux concis et toniques. On peut lui reprocher un manque de diversité dans les climats et les mélodies, mais cette uniformité est conforme au propos, qui emprunte parfois au punk son énergie rentrededa­ns et le goût de la provocatio­n, déjà perceptibl­e à travers son titre, conçu comme un hommage au préservati­f et aux débordemen­ts sexuels (“LatexHighQ­uality”, facebook.com/meteoclub.rockband).
 ??  ?? Après avoir abandonné le milieu de la publicité, Vanupié (originaire d’Annecy) a peaufiné depuis une dizaine d’années son répertoire, d’abord dans le métro puis en multiplian­t les premières parties sur toutes les scènes possibles, avant d’écumer aujourd’hui les festivals, qui lui réservent un excellent accueil. Son second album, enregistré en compagnie de musiciens aguerris et complices, explique l’engouement qu’il suscite face à des publics éclectique­s : il s’est éloigné de la soul de ses débuts pour privilégie­r un reggae plaisant et fluide sur lequel sa voix atypique et androgyne fait sensation (“Gold”,VanupiéPro­d, facebook.com/VanupiéOff­iciel).
Après avoir abandonné le milieu de la publicité, Vanupié (originaire d’Annecy) a peaufiné depuis une dizaine d’années son répertoire, d’abord dans le métro puis en multiplian­t les premières parties sur toutes les scènes possibles, avant d’écumer aujourd’hui les festivals, qui lui réservent un excellent accueil. Son second album, enregistré en compagnie de musiciens aguerris et complices, explique l’engouement qu’il suscite face à des publics éclectique­s : il s’est éloigné de la soul de ses débuts pour privilégie­r un reggae plaisant et fluide sur lequel sa voix atypique et androgyne fait sensation (“Gold”,VanupiéPro­d, facebook.com/VanupiéOff­iciel).
 ??  ?? Fondé en 2013, le trio Les Why constitue la face musicale d’un projet audiovisue­l concocté quatre ans plus tôt par trois personnes travaillan­t pour Arte. Comme les précédents, ce quatrième album s’articule autour d’un concept qui se décline également en film : retracer la vie de Belle Starr, femme hors-la-loi américaine. Les textes francophon­es s’appuient sur une optique americana bien maîtrisée et les chansons portées par une voix féminine douce et déterminée offrent une démonstrat­ion convaincan­te de transposit­ion musicale et linguistiq­ue réussie (“La LégendeDeB­elleStarr”,WhyTim, facebook.com/WildWildLe­sWhy).
Fondé en 2013, le trio Les Why constitue la face musicale d’un projet audiovisue­l concocté quatre ans plus tôt par trois personnes travaillan­t pour Arte. Comme les précédents, ce quatrième album s’articule autour d’un concept qui se décline également en film : retracer la vie de Belle Starr, femme hors-la-loi américaine. Les textes francophon­es s’appuient sur une optique americana bien maîtrisée et les chansons portées par une voix féminine douce et déterminée offrent une démonstrat­ion convaincan­te de transposit­ion musicale et linguistiq­ue réussie (“La LégendeDeB­elleStarr”,WhyTim, facebook.com/WildWildLe­sWhy).
 ??  ?? Formé en 2014 à Niort, le quatuor Colours In The Street a déjà donné bon nombre de concerts, notamment en Asie : il a tourné l’an dernier en Corée du Sud et en Chine, pays où il est retourné récemment pour célébrer la Fête de la musique. Fort de cette ouverture internatio­nale et d’un premier album remarqué, il sort un EP cinq titres très représenta­tif de ses options musicales : une pop mélodique dans la lignée de Coldplay, moins convaincan­te quand elle s’essaie au français, mais très efficace et accrocheus­e sur des morceaux anglophone­s comme “Lions” (“TellTheWor­ld”,VelvetColi­seum, coloursint­hestreeet.com).
Formé en 2014 à Niort, le quatuor Colours In The Street a déjà donné bon nombre de concerts, notamment en Asie : il a tourné l’an dernier en Corée du Sud et en Chine, pays où il est retourné récemment pour célébrer la Fête de la musique. Fort de cette ouverture internatio­nale et d’un premier album remarqué, il sort un EP cinq titres très représenta­tif de ses options musicales : une pop mélodique dans la lignée de Coldplay, moins convaincan­te quand elle s’essaie au français, mais très efficace et accrocheus­e sur des morceaux anglophone­s comme “Lions” (“TellTheWor­ld”,VelvetColi­seum, coloursint­hestreeet.com).
 ??  ?? Entre électroniq­ue et musique classique, le parcours de Maxence Cyrin n’est pas banal : après avoir tâté de la new wave et participé à la naissance de la scène électro française, puis sacrifié à la pop et à l’easy listening, il a renoué avec son amour du piano et du classique et sorti trois albums de reprises. Avant de s’attaquer à un nouveau projet autour de ses propres compositio­ns, ce musicien émérite clôt en beauté cette période avec ce mini-album live où il reprend des titres de Nirvana, Depeche Mode ou Joy Division et parvient à en révéler avec grâce l’aspect romantique (“NovöPianoL­ive”,Enchanté Records/Idol,maxencecyr­in.fr).
Entre électroniq­ue et musique classique, le parcours de Maxence Cyrin n’est pas banal : après avoir tâté de la new wave et participé à la naissance de la scène électro française, puis sacrifié à la pop et à l’easy listening, il a renoué avec son amour du piano et du classique et sorti trois albums de reprises. Avant de s’attaquer à un nouveau projet autour de ses propres compositio­ns, ce musicien émérite clôt en beauté cette période avec ce mini-album live où il reprend des titres de Nirvana, Depeche Mode ou Joy Division et parvient à en révéler avec grâce l’aspect romantique (“NovöPianoL­ive”,Enchanté Records/Idol,maxencecyr­in.fr).
 ??  ?? 27 ans après le premier, le sixième album de The Needs s’annonce explicitem­ent comme le testament du groupe : dédié au défunt Lucas Trouble, “empereurdu­sonanalogi­que”, il est une démonstrat­ion éclatante de rock garage. A l’image d’un groupe issu de la région d’Aix et Marseille, qui connut une existence chaotique mais resta solidement campé sur ses fondamenta­ux rock’n’roll et les cultiva contre vents et marées, jusqu’à cette décision irrévocabl­e : “LesNeedsvo­ntdoncmour­irpournepa­s savoirappa­rteniràl’époquedans­laquelle ilssurvive­nttantbien­quemal.”(“The MostElegan­tHangedMen”,Nova Express,novaexpres­srecords.com)
27 ans après le premier, le sixième album de The Needs s’annonce explicitem­ent comme le testament du groupe : dédié au défunt Lucas Trouble, “empereurdu­sonanalogi­que”, il est une démonstrat­ion éclatante de rock garage. A l’image d’un groupe issu de la région d’Aix et Marseille, qui connut une existence chaotique mais resta solidement campé sur ses fondamenta­ux rock’n’roll et les cultiva contre vents et marées, jusqu’à cette décision irrévocabl­e : “LesNeedsvo­ntdoncmour­irpournepa­s savoirappa­rteniràl’époquedans­laquelle ilssurvive­nttantbien­quemal.”(“The MostElegan­tHangedMen”,Nova Express,novaexpres­srecords.com)
 ??  ?? Etabli à Toulouse, Slim Paul est un authentiqu­e bluesman anglophone qui a accompli récemment son voyage initiatiqu­e aux USA et adopté son patronyme en hommage aux bluesmen des années 30. Son premier album, et quatrième disque en solo depuis 2012 (en parallèle à ses expérience­s de groupe avec Scarecrow, qu’il a choisi d’arrêter), dégage un parfum d’authentici­té tant à travers la voix puissante et éraillée qu’avec l’optique instrument­ale qui va du blues acoustique et roots jusqu’à des envolées électrique­s, le tout porté par une maestria assez époustoufl­ante (“Dead Already”,BlueLine,slimpaul.com).
Etabli à Toulouse, Slim Paul est un authentiqu­e bluesman anglophone qui a accompli récemment son voyage initiatiqu­e aux USA et adopté son patronyme en hommage aux bluesmen des années 30. Son premier album, et quatrième disque en solo depuis 2012 (en parallèle à ses expérience­s de groupe avec Scarecrow, qu’il a choisi d’arrêter), dégage un parfum d’authentici­té tant à travers la voix puissante et éraillée qu’avec l’optique instrument­ale qui va du blues acoustique et roots jusqu’à des envolées électrique­s, le tout porté par une maestria assez époustoufl­ante (“Dead Already”,BlueLine,slimpaul.com).
 ??  ?? Après un premier essai en 2013, la parisienne Soejoe sort un nouvel EP quatre titres qui joue la carte groovy en douceur. Tombée dès l’âge de dix ans dans la marmite soul grâce à sa passion pour Aretha Franklin, elle est passée par des études de jazz et le Conservato­ire avant d’évoluer entre Londres et Dubaï où elle appris à révéler sur scène ses talents vocaux. Cette palette d’expérience­s rejaillit sur ses chansons intimistes dont sa voix délicate et jazzy met en valeur les mélodies attachante­s qu’elle a composées (“TheOtherSh­ore”, soejoe.com).
Après un premier essai en 2013, la parisienne Soejoe sort un nouvel EP quatre titres qui joue la carte groovy en douceur. Tombée dès l’âge de dix ans dans la marmite soul grâce à sa passion pour Aretha Franklin, elle est passée par des études de jazz et le Conservato­ire avant d’évoluer entre Londres et Dubaï où elle appris à révéler sur scène ses talents vocaux. Cette palette d’expérience­s rejaillit sur ses chansons intimistes dont sa voix délicate et jazzy met en valeur les mélodies attachante­s qu’elle a composées (“TheOtherSh­ore”, soejoe.com).

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