Francofolies
11 AU 15 JUILLET, LA ROCHELLE
Le festival charentais pouvait compter sur l’apport de quelques talentueuses chanteuses pour assurer son renouvellement.
Avec un perfectionnisme hérité de ses années américaines, Véronique Sanson place en orbite haute la première soirée du festival. A la tête d’un groupe de pointures, seule ou en duo (Cherhal, Bruel, Vianney, Souchon...), elle revisite son répertoire avant d’inviter Stephen et Chris Stills pour un “For What It’s Worth” d’anthologie. Le deuxième jour débute sur le beat métronomique (école Moe Tucker) de Metro Verlaine (plutôt Tom que Paul). Guitare twang et voix blanche, millésime 1977, trahissent les nostalgiques de la blank generation. Semi-pénombre et néon blanc pour le show electro classieux de
Charlotte Gainsbourg. Servie par un groupe de rêve et une scénographie à son image, simple et sophistiquée, elle parcourt l’ensemble de sa discographie et termine sur un craquant “Lemon Incest ”. Le troisième jour commence en mode dance Flore, prénom de la chanteuse de L’Impératrice, sextette parisien qui reprend l’histoire en 1978, quand Cerrone et Moroder étaient les maîtres du monde. Dans un autre registre,
Patrick Abrial et Bill Deraime ravivent l’esprit des seventies, celui qui fleure bon la MJC. Les écrasantes comparaisons qui pèsent sur ses épaules, Clara Luciani les rejette en bloc et donne des concerts tout en nuances, entre caresse et coup de griffe, ce qui est déjà beaucoup. Programmé l’avant-dernier jour, le prog rock orientalisant de Bachar Mar
Khalifé louvoie entre sabbats électriques et plages mélancoliques dédiées à son “pays
imaginaire”. Le soir, on déguste un cocktail electro-pop-rap servi par Jeanne Added,
Jain et Orelsan. Le planning du dimanche est allégé pour cause d’événement sportif planétaire, mais, dès 19 heures, la musique reprend ses droits avec une scintillante
Juliette Armanet, dans un costume digne de Liberace. Plus sobre sur le plan vestimentaire, le projet Birkin/ Gainsbourg :
Le Symphonique, qui fait voyager le répertoire de Serge depuis deux ans, porté par sa plus fidèle interprète, restera comme le moment le plus émouvant de cette 34e édition.