Lollapalooza
21 ET 22 JUILLET, HIPPODROME DE LONGCHAMP (PARIS)
90 000 spectateurs en deux jours pour sa deuxième édition : le festival itinérant, cher à Perry Farrell, s’affiche déjà comme un incontournable rendez-vous de l’été parisien.
Avec une cinquantaine d’artistes et une programmation musclée mélangeant pointures électro, icônes de la pop culture et mastodontes rock, l’organisateur Live Nation a séduit une audience jeune, fashion et plutôt étrangère. Sur l’Alternative Stage, les premières pralines punk sont expédiées par les revenants de Fidlar, qui semblent surtout revenus de leurs excès. Musicien redoutable et talentueux crétin, Zac Carper, le chevelu chanteur paraît apaisé et, surtout, heureux de dépoussiérer Kurt Cobain avec une version bienvenue de “Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle”. Plus tard, sur la Main Stage 2, soleil de plomb et ambiance “Deadwood” avec les ténébreux
BRMC et la grosse caisse martiale de “Beat The Devil’s Tattoo”. Le grisonnant Peter Hayes enchaîne les cigarettes tandis que Rob Turner, philosophe, s’interroge sur l’avenir de sa musique et dédicace sarcastiquement “Whatever Happened To My Rock And Roll” au rappeur Lil Pump programmé juste avant. S’ensuit la prestation toujours aussi généreuse et grandiloquente de Kasabian. Meighan en ours sorti d’une sieste et Pizzorno, poncho orange sur slim blanc, narines retroussées assurent le spectacle, dédicaçant à tout va : “Switchblade Smile” à N’Golo Kanté, “LSF” à BRMC avant que Tom en solo ne se lance a capella sur le refrain de “Michelle”. Aussi improbable qu’efficace. Embarqués dans une gigantesque tournée mondiale, les champions du soir ne se ratent pas non plus : Depeche Mode est en très grande forme et Gahan en fanfaron sexy enchaîne les kilomètres comme les tubes que sont “Enjoy The Silence”, “Never Let Me Down Again” et “Just Can’t Get Enough”. Dimanche, une imposante foule a fait le déplacement pour les vétérans de la britpop. Les Gallois des Stereophonics livrent un concert à l’image de leur carrière : honnête mais peu excitant avant que de grands drapeaux de Manchester City n’annoncent l’arrivée du lad en chef, Noel Gallagher. Entre ses trois disques solo et la poignée de reprises d’Oasis, le working class hero livre une heure équilibrée et gracieuse avant de rendre hommage aux Bleus sans les citer mais en reprenant “All You Need Is Love”, avec “La Marseillaise” en intro. Enfin,
Gorillaz avec son impressionnant spectacle son et lumière dynamite Longchamp et offre une ultime facétie lorsque Damon Albarn invite Noel Gallagher sur scène pour “We Got The Power” au grand bonheur de tous. Excepté, probablement de Liam.