Fils du réalisateur de “Rambo 2”
Thunder Road
Dans “Thunder Road”, la chanson de Bruce Springsteen, il y a quelques phrases (“Ne mer envoie pas encore chez moi (...) Passer un été à prier en vain (...) Je ne suis pas un héros ”) qui traduisent assez bien l’état mental perturbé du protagoniste principal de “Thunder Road”, le film. Une petite production indépendante, écrite au cordeau, réalisée sobrement et interprétée, le coeur à vif, par un certain Jim Cummings, excellent dans la peau de ce flic à la ramasse qui, officiant dans un petit patelin paumé des EtatsUnis, se met à partir en vrille le jour où sa mère meurt et où sa femme le quitte. En état dépressif larvé, il exerce son métier avec un excès de zèle inquiétant, sans réaliser que ses collègues et amis lui échappent progressivement... Tragique, mais aussi doucettement comique, “Thunder Road” est une belle étude de caractère. Entre sourire retenu et larme qui pointe ( actuellementensalles).
L’Amour Est Une Fête
A l’heure des hashtags du moment (# MeToo,#Ba lance Ton Porc ), il pourrait paraître impoli d’honorer le cinéma porno. Ce que fait pourtant, avec tact et humour, Cédric Anger dans “L’Amour Est une Fête”, virée nostalgique et débonnaire dans le milieu du sexe du début des années 80, où deux potes (Guillaume Canet et Gilles Lellouche) produisent de petits films X avec des danseuses sexy. Traité comme une comédie de moeurs plutôt qu’une véritable immersion didactique dans le X de l’époque (même si on aperçoit brièvement Alban Ceray et Marilyn Jess, deux stars emblématiques de l’âge d’or du genre), “L’Amour Est Une Fête” a le mérite d’être en concordance totale avec son titre. A savoir que les pornos d’il y a 35/ 40 ans se tournaient dans un véritable esprit de famille, avec du sexe gai et une fessetivité de tous les instants ( ensallesle19septembre).
I Feel Good
Dés qu’ils s’attaquent au cinéma, Benoît Delépine et Gustave Kervern — contrairement à leur travail dans Groland — mettent un frein sur l’humour trash post-Hara-Kiri, pour accentuer encore plus... leur côté feelgood, justement. Dans leur dernier film, les deux trublions continuent de porter un regard tendre et décalé sur lepeupled’enbas, que nos politiciens comprennent rarement. On se retrouve immergé dans le plus grand Emmaüs de France (du côté de Pau), communauté où un loser sympathique (Jean Dujardin) incapable de réussir sa vie, pense avoir enfin trouvé l’idée qui le rendra riche. Il retrouve pour l’occasion sa soeur (Yolande Moreau), patronne du lieu où errent quelques laissés-pour-compte.
Dont certains vont l’accompagner dans un projet aberrant (de la chirurgie low cost !) pour un road movie surréaliste en Bulgarie. Comme d’habitude — et à la manière de Jean-Pierre Mocky — Kervern et Delépine ont recruté une incroyable galerie de trognes. De véritables membres d’Emmaüs qui, dès qu’ils apparaissent à l’écran, donnent une âme sincère à cette comédie anticapitaliste et zinzin, baignant dans une poésie sociale revigorante ( en salles le 26 septembre ).
Upgrade
Série B de luxe, “Upgrade” de Leigh Whannell possède une intrigue simple : devenu tétraplégique après une agression où sa femme a trouvé la mort, un homme retrouve sa motricité grâce à une puce révolutionnaire implantée dans le cou. Et devient au passage un combattant hors norme. A tel point qu’il va utiliser ses nouveaux pouvoirs pour retrouver et zigouiller les assassins de sa bien-aimée. Mélange entre “Robocop” (action trash) et la série culte “Black Mirror” (les méfaits des nouvelles technologies), “Upgrade” est particulièrement soigné malgré son faible budget : quelques décors futuriste à la “Blade Runner” en fond de cadre, des bastons revigorantes et un humour à froid bien placé (en salles le 3 octobre ).