Rock & Folk

The Goon Sax

- BENOIT SABATIER “We’re Not Talking”

WICHITA/PIAS 6 mai 2006 : deux décès saisissant­s. Ceux de Grant McLennan et de The Go-Betweens. Jamais reformatio­n n’a autant valu le coup, les trois albums du retour (dans les années 2000) inaugurant un nouvel âge d’or. McLennan mort, ne restait plus à Robert Forster qu’à repartir solo. Fin définitive des Go-Betweens. Sauf qu’aujourd’hui le groupe renaît une seconde fois. A travers The Goon Sax, formation créée par Louis Forster, fils de Robert. Premier album, “Up To Anything”, en 2016 : du Go-Betweens façon twee-pop, boutonneux — les trois membres, 17 ans chacun, usent alors leur fond de culotte sur les bancs du lycée. Deux ans plus tard, place à “We’re Not Talking”. Qui sonne encore comme du Go-Betweens. Avec toujours quelques traces d’acné, mais le côté puceau en sourdine : la filiation avec les boyscouts de Sarah Records disparaît au profit de références moins imberbes — Jonathan Richman ou les Irlandais de A House. Fini le touche-pipi, place à l’amour, le vrai, charnel ou chagrin, avec les deux meilleures chansons, “Love Lost” et “Make Time 4 Love”. “A Few Times Too Many” et “We Can’t Win” s’élèvent également très haut : au niveau de... The Go-Betweens. Pourquoi, alors qu’il n’y a rien de plus agaçant que les fils de, The Goon Sax est-il un groupe si emballant ? Parce que le fiston de Robert ne s’affiche ni sur les redcarpets, ni en frontrow ? Pas seulement : Louis a bossé ce qu’il y a de meilleur chez son génie de père — les compositio­ns. Le Forster des Go-Betweens s’inspire avec grâce d’un démiurge, Dylan. Celui de Goon Sax a pigé que son meilleur modèle n’était pas si loin : son paternel, autre géant — un exemple qui réussit à son groupe.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France