La Route Du Rock
16 AU 19 AOUT, FORT SAINT-PERE (SAINT-PERE) Le festival corsaire a une nouvelle fois réussi son coup en déroulant une programmation de haut niveau.
Le premier soir, à la Nouvelle Vague, le public prend de plein fouet un set renversant du crooner très pop fifties
Marlon Williams. Au menu : excellents morceaux sertis de parties vocales belles à pleurer. L’ultra doué Ezra Furman prouve, juste après, l’étendue de son talent lors d’un concert glam pop d’une puissance émotionnelle assez rare. Le lendemain au fort Saint-Père, la soirée la plus dense du week-end débute avec un set réjouissant des inénarrables branleurs garage du Villejuif
Underground, dont le chanteur n’oublie pas de lancer un vibrant “Vive la galette saucisse !” En forme olympique, les Limiñanas offrent un jubilatoire best of de leurs oeuvres avec en points d’orgue “Instanbul Is Sleepy”, sur lequel Anton Newcombe officie au micro, et une fédératrice reprise de “Gloria”. Les Anglais de Shame, plus que jamais déchaînés, cassent eux-aussi la baraque avec leur punk électrisant. Ensuite, c’est un véritable karaoké géant pendant la prestation d’Etienne Daho, le Rennais offrant une superbe enfilade de tubes sous les étoiles. Le vol vers la stratosphère se poursuit avec les Black Angels, qui font entrer leurs fans dans une tétanisante transe psyché. Afin de maintenir l’altitude, élevée,
The Brian Jonestown Massacre délivre un set essentiellement composé de nouveaux morceaux, créant une monumentale cathédrale de guitares. Le jour suivant,
Cut Worms tricote des pop songs admirablement ciselées. Le génial Josh
T Pearson prend la suite avec ses chansons country rock taillées dans une veine à la fois épique et mélancolique. Patti Smith enchaîne en touchant en plein coeur avec ses tubes inoxydables et son enthousiasme juvénile. Le dernier jour, on prend en pleine face le show nucléaire de Protomartyr, gang américain emmené par un chanteur d’une agressivité vocale rare. Charlotte Gainsbourg émeut quant à elle avec un set électro pop relevé de touches discoïdes. Un fan énamouré résume le sentiment général :“Charlotte, je t’aime !”