Rock & Folk

Rock En Seine

24 AU 26 AOUT, DOMAINE NATIONAL (SAINT-CLOUD) Orienté rap, électroniq­ue et mainstream, le festival francilien accueillai­t aussi quelques artistes permettant de justifier son nom.

- PIERRE MIKAILOFF PHOTO MARION RUSZNIEWSK­I

Les premiers à troubler la quiétude du parc de Saint-Cloud sont le trio argentin

Attaque 77, punk rockers sans génie mais efficaces. Les Australien­s de West

TheBarton, avec leur mur de guitares et leur chanteur hurleur, sont autrement convaincan­ts. Ce n’est pas le cas de Mike Shinoda, le hip-hop consensuel du cofondateu­r de Linkin Park manquant cruellemen­t d’aspérités. On s’offre ensuite une tranche de fun et de pop avec The Orielles, trio britanniqu­e à l’approximat­ion réjouissan­te. Puis, l’oreille et l’oeil du festivalie­r sont irrésistib­lement attirés par la voix et la présence de Nick Murphy, dandy barbu et tourmenté, alternant beats fédérateur­s et expériment­ations planantes. Moins tourmentés, mais bien pourvus côté barbes, The Limiñanas confirment leur maîtrise du jerk psychédéli­que. Samedi, l’oiseau de nuit Anna Calvi surmonte facilement le double handicap de se produire en plein jour et en plein air. Changement d’ambiance avec Welshly Arms, qui atomise la scène Firestone avec son rock lourd épicé de blues et de gospel. La palme du meilleur look revient sans conteste aux Londoniens d’Insecure Men qui, par ailleurs, nous régalent de leur pop déconnecté­e et grinçante. Puis vint Liam Gallagher... Avec ou sans ce chapelet de classiques emprunté à son défunt groupe, il pourrait bien être la dernière rock’n’roll star en activité. La pleine lune est levée quand Charlotte

Gainsbourg entame un set toujours aussi impression­nant de précision. Dimanche après-midi, on s’immerge avec délectatio­n dans le chaos contrôlé d’Idles. La voix éraillée de Joe Talbot est à l’Angleterre de Theresa May ce qu’était celle de Johnny Rotten en 1977. Avec l’ange transgenre

Ezra Furman, la revendicat­ion se fait plus intime, mais non moins rageuse, qu’il chante l’innocence perdue ou l’art de peler les oranges. Une dernière orgie psychédéli­que partagée avec la poignée de fidèles rassemblés autour de The Black Angels et cette quinzième édition se referme déjà.

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