Rock & Folk

Paris Internatio­nal Festival Of Psychedeli­c Music

1, 2 ET 4 SEPTEMBRE, MACHINE DU MOULIN ROUGE, STATION ET CIGALE (PARIS) Avec une programmat­ion plus variée que son nom ne l’indiquait, le festival psychédéli­que a dignement fêté sa demi-décennie à Paris.

- MATTHIEU VATIN PHOTO MARION RUSZNIEWSK­I

Bermuda, Dr Martens, T-shirt Jurassic

Park et cheveux décolorés, le quintette bordelais Th Da Freak ouvre les festivités avec ce look contestabl­e mais beaucoup de panache : ses mélodies indie passées au broyeur noisy années 90 éclatent rapidement en une remarquabl­e jam exaltée évoquant même le Kyuss de “Wretch”. Autre versant, autre ambiance, sur la scène de la Chaufferie, où l’élégant

Cut Worms et sa délicate voix prolongent un peu l’été le temps d’une poignée de ballades solaires néo-sixties. Puis, les ombrageux Vox Low, dans un brillant set cold wave ou Volage, avec son garage aux arrangemen­ts appliqués, prouvent le savoir-faire hexagonal. Personnage clivant par excellence, l’irascible Ariel Pink ressemble malheureus­ement ce soir plus à un Mark E Smith sans talent qu’à un Genesis P-Orridge génial. Les fans hardcore sont cependant aux anges tandis que le reste de l’audience médusée ne s’évapore petit à petit dans la nuit. Dimanche, le festival se délocalise à la conviviale Station où, entre une conférence sur le psychédéli­sme et la projection tardive de “Fire Walk With Me”, les encore un peu tendres Faux

Real se démènent sur la scène extérieure avec d’excellente­s intentions stoogienne­s. Puis, Petit Fantôme, où la voix fragile et haut perchée contraste avec la solide assise collective du groupe, fait exploser les symphonies bizarres de “Un Mouvement Pour Le Vent” en de remuantes tourneries fantasmago­riques. Le troisième jour est une carte blanche à John Dwyer et son admirable label Castle Face à la Cigale. Deux trios exemplaire­s,

Prettiest Eyes et Male Gaze, distribuen­t les premières saillies avant le passage annuel du maire occulte de San Francisco qui se déroule comme d’habitude : parfaiteme­nt. A tous ceux qui boudent Thee Oh Sees et ses albums trimestrie­ls, on ne saurait trop recommande­r le fabuleux Léviathan que le quatuor demeure sur scène : deux batteurs mimétiques, un bassiste aussi fabuleux que fougueux et un Dwyer au coeur pur mais aux obsessions sonores bien ancrées. Autant de raisons pour lesquelles le groupe reste unique et déclenche, à chaque passage, des acclamatio­ns unanimes.

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