Rock & Folk

The Embrooks

“We Who Are” STATE

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2004... L’heure était à Franz Ferdinand et aux frasques des Libertines. Ailleurs, la résistance, faute de mieux, s’assemblait autour de ces Anglo-Italiens fanatiques des Move, Action, Who et autres Fleur De Lys. Trio freakbeat démesuré aux mélodies impeccable­s, les Embrooks ruisselaie­nt dans les clubs dignes de ce nom, laissant les autres s’embourber dans les stades. Un an plus tard, c’était plié : en 2005, Alessandro Cozzi-Lepri retournait, en grand scientifiq­ue qu’il est, animer quelques colloques sur le sida — dont il est spécialist­e renommé ; le bassiste, Mole, jouera dans un groupe oublié et nul ne sait ce qu’a fabriqué la batteuse garçonne... Les braves, les vrais, avaient découvert ce groupe de malades avec “Our New Day” et surtout “Yellow Glass Perspectio­ns” (les deux albums produits par Liam Watson, Anglais distingué des Toe Rag Studios), ce dernier, devenu classique incontourn­able de toute soirée déviante, voire lysergique, nous avait laissés définitive­ment orphelins... 2018, on apprend que ces cinglés remettent le couvert. Que se passet-il ? Ont-ils découvert le logiciel Garage Band ? Veulent-ils être produit par Dave Fridmann et avoir le gros son ? Niet! The Embrooks reprennent exactement là où ils s’étaient arrêtés, entre 1966 et 1968, en pleine bacchanale. Même si, en fin de compte, leurs meilleurs morceaux se trouvent sur l’infernal “Yellow Glass Perspectio­ns”, peu importe : un tel acharnemen­t mérite le respect absolu. Rien, dans ce “We Who Are” bien nommé, ne relâche la bride. “Baby From The South” et toutes les autres s’apprécient à fort volume. Un disque qui défie toute bienséance. N’est-ce pas sauvage ? ✪✪✪✪ SAMUEL RAMON

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