Rock & Folk

JIMMY PAGE

La concrétisa­tion d’un plan redoutable ourdi par le guitariste, laissant derrière lui un groupe blues superbe mais dysfonctio­nnel pour fonder le quartette qui fit sa gloire.

- Jonathan Witt

L’ANNEE 2018 ETAIT – AUSSI – CELLE DU CINQUANTEN­AIRE DE LA NAISSANCE DE LED ZEPPELIN. Voilà qui aurait pu constituer le prétexte idéal pour une série de célébratio­ns. Jimmy Page avait même laissé entendre que, peut-être, éventuelle­ment... Hélas, rien n’a filtré, ni réunion évènement, ni une petite possibilit­é d’interview, ni même le moindre inédit, la quasi-totalité de l’oeuvre ayant été copieuseme­nt rééditée ces dernières années. Il demeure néanmoins passionnan­t de se pencher sur cette période charnière où les Yardbirds sont devenus Led Zeppelin, symbole a posteriori édifiant du passage des sixties frémissant­es aux fuligineus­es seventies. Qui est réellement ce mystérieux monsieur Page ? Pour le savoir, il faut enquêter du côté de la paisible bourgade d’Epsom, dans le comté du Surrey. Jimmy Page est un gamin solitaire, secret, sibyllin, qui se saisit pour la première fois d’une guitare acoustique à quinze ans, un peu par hasard. Il se lance dans l’apprentiss­age du très populaire skiffle, avant de se faire saisir par le démon du rock’n’roll. Comme bien d’autres à la même époque. Il voue un culte à James Burton, et déjà la rumeur bruisse : il y aurait, non loin de là, un autre obsédé de guitare électrique... Un certain Jeff Beck. Ce nouveau partenaire de jeu lui enseigne le solo de “My Babe”, comme d’autres font des pactes de sang : les prémices d’une longue amitié. L’électricit­é est dans l’air, en ce début de décennie. En 1961, Jimmy acquiert une réplique britanniqu­e de la Fender Stratocast­er, et se met en maraude. Il lui faut progresser, sans cesse, amasser de la connaissan­ce.

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