Rock & Folk

Tim Presley’s White Fence

“I Have To Feed Larry’s Hawk” DRAGCITY/MODULOR

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En l’espace de vingt ans, Tim Presley sous le nom de White Fence, en duo avec Ty Segall, Cate Le Bon pour Drinks ou avec The Fall (dont il fut membre), a engendré bon nombre d’albums qui tous perpétuent un certain esprit américain hérité de ESP-Disk ou d’un Mayo Thompson, entre expériment­ations et chansons pop de travers. Avec ce nouvel album, Presley tourne toujours autour du précipice sans jamais y tomber. Une chute qui pourrait s’incarner dans le quartier interlope et dangereux de San Francisco où l’Angeleno a déménagé. Après une période de gestation hivernale à Staveley dans la région apaisante des lacs au nord de l’Angleterre, l’artiste est donc parti enregistre­r dans la Baie, en compagnie de Jeremy Harris, Dylan Hadley et de H Hawkline. A l’inverse de certains de ses collègues issus du revival psychédéli­que, Presley privilégie la prise de risques et les remises en question. Un esprit oblique à la Brian Eno qui lui fait dire : “J’ai dû ré apprendre à marcher. On m’ a attaché à un faucon, que je dois nourrir à heure régulière ”. La chanson qui introduit et donne son titre à l’album avec son clavier hypnotique et sa voix plaintive donne le ton de ce qui suit sur 14 titres. Soit une minisympho­nie lo-fi dont les hauts faits sont “Lorelei” chanson d’amour désenchant­ée qui ne tient qu’avec des sparadraps, “Until You Walk”, ballade qui évoque l’ange du bizarre ou encore “I Saw Snow Today” avec ses paroles naïves et sa guitare slide sous valium. Ce voyage intérieur se clôt de manière apaisée avec “Harm Reduction”, un titre instrument­al en deux parties, “Morning” et “Street & Inside Mind”. Les cartésiens resteront dubitatifs, les guerriers du rêve seront comblés. ✪✪✪✪ JEAN-EMMANUEL DELUXE

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