John Garcia
“John Garcia And The Band Of Gold” NAPALM
Depuis le crépuscule de Kyuss, force est de constater que les destinées de ses membres furent diverses. Aujourd’hui, chacun connaît bien sûr les Queens Of The Stone Age, rutilant bolide mené par Josh Homme. De son côté, Brant Bjork vient de publier “Mankind Woman”, bourré d’effluves blues psychédéliques façon Cream. Nick Oliveri compile ses fonds de tiroirs dans les différents volumes de “NO Hits At All”. Et John Garcia ? Le ténébreux chanteur s’est lancé depuis 2014 dans une carrière solo et réactive, de temps à autre, Unida ou Slo Burn, ses excellents gangs de la fin des années 90. Récemment, il revisitait ses propres classiques en formation acoustique, et en a tiré “The Coyote Who Spoke In Tongues”. Aujourd’hui, Garcia retrouve l’électricité et ce avec le légendaire Chris Goss à la console. L’homme lige des Masters Of Reality, qui avait mis en boîte “Rated R” et “Blues For The Red Sun”, apporte sa patte caractéristique : un vernis compact, colossal, des piles de guitares massives, une batterie surpuissante, des basses qui ronflent. Un écrin musclé qui met en valeur la voix éraillée de Garcia et enlumine des morceaux solides, efficaces, comme “My Everything”, “Jim’s Whiskers”, “Chicken Delight” ou la plus stoner “Popcorn (Hit Me If You Can)”. Les plombés “Apache Junction” et “Don’t Even Think About It” ne dépareraient pas sur l’iconique “Songs For The Deaf”, tout comme “Cheyletiella” et son solo gavé de wah-wah. Après cette bourrasque, “Softer Side” conclut l’affaire de façon plus tranquille. Avec cet excellent album, John Garcia surpasse sans peine les derniers efforts de son ex-compère roux, et c’est une délectable surprise. ✪✪✪✪ JONATHAN WITT