Rock & Folk

Mandolin Orange

“Tides Of A Teardrop” YEPROC

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L’americana, le banjo, la mandoline, le violon, ça peut-être un peu pénible, parfois. Pourquoi s’infliger toute cette culture qui n’est pas la nôtre ? Pourquoi pas l’accordéon et la bourrée auvergnate ? Mais la question est la même pour le rock’n’roll... L’herbe est toujours plus verte ailleurs. En fait, le style musical importe peu. Il suffit d’écouter et de voir ce qui se passe. Avec ce groupe, c’est inexplicab­le. Pourtant, il y a là tout ce qui énerve chez d’autres tenants de cette musique roots, notamment les instrument­s précités, qui pourraient tirer l’affaire du côté du bluegrass. Sauf qu’il y a autre chose. La voix, les mélodies, les arrangemen­ts — où l’on retrouve heureuseme­nt des instrument­s presque modernes comme la guitare électrique, l’orgue, la batterie... Il y a surtout dans ce disque une grâce qui dépasse toutes les questions de styles, d’écoles, de chapelles. Mandolin Orange s’est formé il y a bientôt dix ans autour du couple Andrew Marlin, qui écrit, chante et joue d’un peu de tout, et Emily Frantz, multi-instrument­iste surdouée, dotée de plus d’une très belle voix. Ils viennent de Caroline du Nord, autant dire qu’ils ne font pas semblant : cette musique est la leur, ils l’ont dans le sang. C’est leur sixième album, on pourrait battre notre coulpe, dire qu’il était temps de les remarquer. Mais une écoute rapide des précédents disques confirme que c’est celui-ci le bon. Avant c’était bien, maintenant c’est grand. Parfois, quand Emily Frantz chante, on pense aux Cowboy Junkies (“Into The Sun”, superbe). Une très belle surprise. Un disque pour tout le monde, contrairem­ent à ce qui sera dit. ✪✪✪ STAN CUESTA

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