Catégorie has been
Undercover : Une Histoire Vraie
Drôle d’acteur que Matthew McConaughey ! Après avoir slalomé des années durant entre les comédies romantiques sans grand intérêt (genre “Playboy A Saisir”) et des rôles plus engagés sur le jeu (le sidaïque de “Dallas Buyers Club” qui lui valut un Oscar), il retombe ensuite dans les travers d’un cabotinage intempestif, une autre de ses marques de fabrique (il en fait des tonnes dans “Nos Souvenirs” de Gus Van Sant ou encore “La Tour Sombre”, adaptation bordélique d’un écrit de Stephen King ). Au point que ses trois dernières années, le Matthew commençait sérieusement à prendre du poids dans la catégorie has been. Et voilà qu’il rebondit avec “Undercover”. Très impliqué dans la peau d’un petit vendeur d’armes à la ramasse confronté à son fils, devenu malgré lui informateur pour le FBI après s’être lancé dans le trafic de drogue. Une histoire authentique survenue dans les années 80 que le réalisateur Yann Demange filme, non comme un polar lambda, mais comme un véritable drame social sur les aléas de la pauvreté et l’envie utopique de s’en sortir dans une Amérique qui ne laisse plus trop de choix de vie. McConaughey arrive à défendre un personnage presque indéfendable. Bouseux à n’en plus pouvoir, redneck jusqu’au bout de ses cheveux gras, incapable d’élever son fils correctement, et pourtant d’une terrible humanité ( actuellementensalles).
Sorry To Bother You
Rappeur de renom (pour les groupes The Coup et Street Sweeper Social Club), l’Américain Boots Riley aura mis des années pour caser à Hollywood le scénario de son “Sorry To Bother You”, comédie totalement atypique et politiquement plus qu’engagée. Un peu comme du Spike Lee qui aurait viré Marx Brothers. Pour finalement réaliser avec trois petits millions de dollars ce projet zinzin où un chômeur professionnel devient un télévendeur de génie avant de s’opposer aux dirigeants cyniques de son entreprise. Malgré son humour parfois un peu poussif (on n’est pas loin de Max Pécas), le film fait pourtant passer son message sociétal. Notamment à travers sa révolte très giletsjaunes d’employés lésés qui donne un constat alarmant sur le statut des Afro-Américains condamnés à rentrer dans le moule de la société blanche s’ils veulent parvenir à leurs fins. Et encore... Une façon de démontrer que l’esclavagisme est toujours là, même s’il se présente désormais sous une forme moins frontale ( ensallesle30janvier).
Trop Belge Pour Toi
Pays surréaliste s’il en est (voir René Magritte, Benoît Poelvoorde ou Bob et Bobette), la Belgique fait forcément des films un peu fous. Déjantés sur les bords, mais avec un esprit toujours bon enfant. Petit aperçu avec ce programme de cinq courts métrages sympathiques. Si on ne retiendra pas spécialement le légèrement touchant “Thelma” dont le thème (un couple d’homos garde un enfant en bas âge) rappelle les travers du cinéma français d’auteur lambda un peu coincé, on s’amusera par contre sur “Le Plombier” (doublage d’une séquence d’un film porno par des acteurs à la ramasse), “Kapitalistis” (un père Noël apporte des jouets aux enfants riches et des pulls aux enfants pauvres) et du délirant “Welkom” (un homme tente d’obtenir un permis de construire d’un poulailler pour son père qui considère sa poule comme sa femme !). Mais s’il en est un qu’il faut retenir mordicus, c’est bien le génial “L’Ours Noir” de Xavier Seron et Meryl Fortunat-Rossi qui, parmi ses 40 récompenses internationales, a obtenu le Magritte (les César belge) du meilleur court métrage. Soit les déambulations mortifères, gores et cartoonesques de campeurs confrontés à un ours dégingandé dans un parc naturel. Quelque part, “L’Ours Noir” synthétise parfaitement l’esprit de ce qu’on appelle l’humourbelge. A savoir un sens non-calculé du grand n’importe quoi érigé en oeuvre d’art brut. Magritte et Poelvoorde devraient aimer. Bob et Bobette aussi ( ensallesle2février).
My Dinner With Hervé
Hervé Villechaize aura été l’acteur nain le plus populaire du monde. Juste pour son rôle de bad guy teigneux dans “L’Homme Au Pistolet D’Or”, huitième James Bond de la série et, surtout, comme assistant et faire-valoir de Ricardo Montalban dans la série télé culte des seventies “L’Ile Fantastique”. Quelques mois avant son suicide à l’âge de 50 ans, en 1993, Hervé Villechaize se fait longuement interviewer sur sa vie (ultra mouvementée) par un journaliste. Suit entre les deux hommes une longue amitié compliquée qui aboutit, juste après la mort du comédien, à la publication d’un livre drôle et touchant où Villechaize s’épanche sans pudeur sur ses frasques de nouveau riche (suite à sa starisation) et son statut infernal de soi-disant freak. Le journaliste et réalisateur Sacha Gervasi (réputé pour son rockumentaire sur Anvil), en fait ce formidable téléfilm porté par l’abattage de Peter Dinklage, autre acteur-nain célèbre (Tyrion Lannister dans “Game Of Thrones”) qui interprète Villechaize avec toute la fureur, la folie, l’émotion et la frustration que le comédien a porté en lui toute sa vie durant ( enreplaysurOCSCity).