Rock & Folk

Et c’est l’overdose finale. A 21 ans

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cognait dans les téléphones publics et n’était pas foutu de pécho de la dope, tout le monde se foutait de sa gueule. Il se faisait vendre de la merde ou démonter la tête, une victime née, une plaie. Il attirait l’attention, il attirait les emmerdes. Le prix de l’héroïne, il est fixe, c’est pas négociable, tu marchandes pas avec un dealer de dope, et Sid posait toutes ces questions débiles : ‘Tu peux me faire un prix ?’ Le pauvre se prenait pour son personnage public, il croyait dur comme fer à l’image que lui renvoyait la presse.” Le 12 octobre 1978, Nancy est retrouvée morte, Sid à ses côtés. Aux flics qui l’embarquent, il glapit “Vous ne pouvez pas m’arrêter, je suis une

rock star !” McLaren lui prend l’avocat de Patty Hearst (et bientôt d’OJ Simpson), Ritchie est relâché, sous caution, après dix jours dans une prison barbare, Rikers Island. Il tente de se suicider, avoue qu’avec Nancy c’était une dispute qui a mal tourné, sort avec une nouvelle fille, assure alors ne pas être un meurtrier, envoie le frère de Patti Smith à l’hosto, ce pour quoi il retourne deux mois à Rikers Island. Le jour de

de Simon Ritchie à la fois fascinante et si tragique : un rêve devenu réalité, une réalité devenue cauchemar, un cauchemar devenu cliché

— personnage romanesque, rôle sordide. Sid Vicious : “Je hais les films. Les gens jouent des personnes qu’ils ne sont pas, vous voyez ce que je veux dire ? C’est de la simulation, du mensonge, de la merde. C’est comme si vous filmiez la journée d’une pop star : la vedette roule dans une voiture flashante, racle des gonzesses, fait ci, fait ça et le reste. Alors qu’un jour dans mon existence, c’est se lever à 15 heures, aller au bureau pour tirer 10 sacs à McLaren et se barrer pour se faire chier à attendre une plombe pour acheter de la dope, vous comprenez ? Les films sont de sales mensonges, ils veulent rendre les choses éblouissan­tes. Et rien n’est éblouissan­t dans cette putain de vie, ce n’est qu’un tas de merde, je la hais.” Et tout est éblouissan­t dans cette putain de vie, ce tas de merde, devenu depuis cent fois fiction. ★

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