Rock & Folk

Deerhunter

“Why Hasn’t Everything Already Disappeare­d?”

- 4AD/BEGGARS BENOIT SABATIER

Quand il déclarait :

“Jemesuis toujours intéressé aux compositeu­rs comme St r av inskyouM es si a en, je déteste l’ indie rock ”, on ne pigeait pas où voulait en venir Bradford Cox, leader de Deerhunter. Cette rodomontad­e était noyée au milieu d’autres, comme : “Jesuistrès­fier d’ être hideux: Dieu merci, je ne ressemble pas à tous ces mecs qui portent sur scène le jean de leur meuf”, ou “Jen’aijamaisét­é intéressé parla sexualité ”, ou encore: “J’ ai décidé d’ être gay, de cette façon je n’ aurais pas d’ enfants fans deTaylorSw­ift”. Quand le groupe se crée (à Atlanta, au début des années 2000), pas de trace de Stravinsky : Deerhunter carbure à l’indie rock, façon Silver Jews ou Blonde Redhead. De disque en disque, il devient plus pop, plus sophistiqu­é, plus britanniqu­e et baroque. Son album précédent, “Fading Frontier”, superbemen­t produit, était l’aboutissem­ent de ce cheminemen­t : comme Sparklehor­se jouant des chutes de “Odessey And Oracle”. “Why Hasn’t Everything Already Disappeare­d?”, huitième album du groupe, est à la fois le résumé d’une carrière, un recommence­ment, et de nouvelles prospectio­ns. Il y a des remontées d’Alex Chilton et Harry Nilsson, des écarts vers High Llamas et Divine Comedy, des essais pop parasités par une instrument­ation divagante, des tentatives morriconie­nnes, et quelques incursions électroniq­ues qui emmènent Deerhunter vers Brian Eno, Jacco Gardner et même Air (“Détourneme­nt” n’aurait pas fait tâche sur “10 000 Hz Legend”). Un chef-d’oeuvre, si les mélodies avaient été plus puissantes. Mais les mélodies, ce n’est pas obligatoir­ement la force de Messiaen. ✪✪✪ 1/2

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