Rock & Folk

The Paranoyds

“Carnage Bargain”

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SUICIDE SQUEEZE/ DIFFER-ANT

N’en déplaise aux grincheux, le rock’n’roll se porte à merveille.

A peine le temps de reprendre son souffle après l’avalanche sonique Death Valley Girls, voici l’auditeur happé droit dans l’oeil du cyclone de ces Paranoyds de la Cité des Anges. Trois filles (guitare, basse et synthés) et un garçon aux fûts, qui réinventen­t la musique surf en la passant à la moulinette punk, kraut, psyché et stoner, potards tous dans le rouge. Et c’est absolument dingue ! Pour ce premier album affolant, brut et concis, ces quatre belles gueules ont bien préparé leur coup en commençant par asséner une poignée de EP gavés d’adrénaline et de rock’n’roll borderline, de quoi faire sévèrement monter l’excitation. Jusqu’à ce bien nommé “Carnage...”, démarrant pied au plancher avec l’époustoufl­ant “Face First”, rêve de bolides gavés de gazoline lancés sur le bitume, sans ticket retour. L’excellent morceau-titre rappellera les Pixies, avec ses guitares qui envoient du sable en vrac dans les maxillaire­s. On embraye sur le power pop “Girlfriend Degree” au riff très Kinks, à chanter à tue-tête. On croit ralentir sur “Egg Salad”, on est de nouveau cloué au siège avec les perfides “Bear” et “Hungry Sam” et leurs boucles de guitares acides et synthés vrillés. Apparent retour au calme sur “Courtney”, que n’aurait guère renié les soeurs Deal, et c’est reparti avec “Laundry” le climax de l’album, sur une minute de choeurs jubilatoir­es, auxquels succède une plongée au ralenti, avec “Heather Doubtfire”, où l’on se prend à rêver d’une seule chose, sur les guitares granuleuse­s de “Ratboy”, couplant Groovies et Buzzcocks : que ça ne s’arrête jamais ! Et c’est exactement ça, le rock’n’roll. ✪✪✪✪

ALEXANDRE BRETON

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