Rock & Folk

Starcrawle­r

“Devour You”

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ROUGH TRADE/ BEGGARS

Les rues de Los Angeles ne sont plus ce qu’elles étaient, mais restent attirantes pour qui sait ouvrir la bonne poubelle. Sous une pochette sexy et inspirante, le second album de Starcrawle­r s’inscrit dans la lignée du précédent, mais en mieux, avec un abandon total du côté de l’entrejambe et de l’entregent. Produit par l’alchimiste post-punk Nick Launay (Nick Cave And The Bad Seeds, Yeah Yeah Yeahs, Arcade Fire), le quartette californie­n a franchi un nouveau cap avec “Devour You”, qui commence et s’achève au son de cris et chants d’enfants. Entre les deux, le but était de capter l’outrancièr­e énergie scénique d’un groupe qui a pour habitude de cracher du faux sang et d’envoyer voler les téléphones portables des mains des gogos. Cette belle bande de freaks est emmenée par Arrow de Wilde, superstar maigrichon­ne et chanteuse débridée à l’approche trash, constammen­t en quête de chair de poule, et qui a les larmes aux yeux dès qu’ils s’élargissen­t. Pour la soutenir dans son entreprise dépravée, le guitariste-chanteur Henri Cash envoie une succession de riffs féroces. “Lizzy” ouvre le bal avec une vibration sale, sale, sale, tandis que la neurasthén­ique poésie brumeuse de “She Gets Around” ou “Bet My Brains”, hymne entre T Rex et Runaways, colle au cerveau comme du chewing-gum sur le bitume de Hollywood Boulevard. Le bassiste Tim Franco et le batteur Austin Smith forment une section rythmique impassible qui fait solidement bloc derrière. Que Strawcaler soit remercié pour garder le truc vivant. Pas de quoi sauver le rock’n’roll à lui seul, mais il y a de l’espoir, et c’est encore meilleur à entendre qu’à savoir. ✪✪✪✪ VINCENT HANON

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