Rock & Folk

Doctors Of Madness

“Dark Times”

-

MOLECULAR SCREAM

Au moment de lire ces lignes, possible que trouver ce nouveau Doctors Of Madness ne soit pas si facile. Aux impatients, on conseiller­a internet. En 2017, à l’occasion de la parution d’un coffret réunissant chez Cherry Red (qui d’autre ?) les trois premiers albums studio du groupe anglais (avec un violoniste !) emmené par Richard Kid Strange, on avait profité de l’été pour faire le point. On se contente de rappeler que, outre-Manche, DOM est tout simplement un des groupes méconnus les plus importants de son époque (la fin des années 70). Un putain de secret bien gardé. Certes, il faut être un peu fou pour continuer l’aventure, quatre décennies plus tard, comme si de presque rien n’était. Une précision : le chanteurgu­itariste, songwriter et seul rescapé de la formation originale, n’a pas glandé pendant ce laps de temps : il a délayé ses talents ailleurs, autrement. “Dark Times” ressemble à ce qu’est resté le Kid : un doux dingue en colère contenue qui écrit des chansons torturées, acerbes dans le ton et la forme (rock, mais pas que) et fait dire pas mal de choses à des vers qu’il tresse comme un prince sans âge (“C’est comme ça qu’on meurt / Avec Françoise Hardy qui chante live dans le salon...”). British et donc en colère (“Make It Stop”), glam parce qu’il faut bien venir de quelque part (“Sour Hour”), capable du meilleur comme du délire (“Blood Brother”) et prêt à emporter dans sa folie puisque garder la raison ne rime à rien (“Dark Times”), Richard Strange fait revivre les Docs avec John Leckie aux manettes ; on va croiser les griffes pour que le sursaut dure. ✪✪✪✪

JEROME SOLIGNY

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France