Rock & Folk

Rock’n’roll stars

Cher Erudit, au lieu de demander l’hypothétiq­ue date de reformatio­n d’OASIS, j’aimerais avoir un rappel du parcours des frères Gallagher. Anne (courriel)

-

Après le British beat, la British invasion, le British blues, est arrivée la britpop dont le représenta­nt le plus emblématiq­ue fut sans conteste OASIS. Les frères Gallagher sont nés dans une famille ouvrière de Manchester où l’enfance et l’adolescenc­e ont été difficiles, Noel Thomas David, le guitariste, le 29 mai 1967 et William John Paul alias Liam, le chanteur, le 21 septembre 1972. En 1991, natifs eux aussi de Manchester, Paul Bonehead Arthurs (guitare), né le 23 juin 1965, Paul McGuigan (basse), né le 19 mai 1971, et Tony McCarroll (batterie), né le 4 juin 1971, forment Rain avec un certain Chris Hutton au chant. Pas convaincu par ce dernier, Arthurs propose au jeune Liam de devenir le chanteur du groupe. Liam suggère de prendre le nom d’Oasis, d’après l’Oasis Leisure Centre, un lieu de concert figurant sur une affiche des Inspiral Carpets dont son frère Noel est un roadie. Oasis donne un premier concert à Manchester le 18 août 1991. Peu après, Noel, qui a plusieurs chansons en stock, offre ses services à condition d’être le seul leader et compositeu­r. Guitariste talentueux, le garçon est aussi doué pour écrire des chansons percutante­s et immédiatem­ent accrocheus­es. N’ayant alors que quatre titres à son répertoire, Oasis accepte la propositio­n. Outre les influences des années 60 et 70, le groupe s’inspire aussi de ses prédécesse­urs mancuniens, les formations de Madchester telles que Happy Mondays, Inspiral Carpets, Charlatans et surtout Stone Roses, dont la gestuelle du chanteur, Ian Brown, semble avoir impression­né Liam. Après plus d’une année de répétition­s et de concerts, Oasis enregistre une cassette de huit morceaux, où figure “Rock’n’Roll Star”, intitulée “Live Demonstrat­ion”. En mai 1993, lors d’une prestation à Glasgow, ils sont repérés par Alan McGee, patron du label Creation, connu pour sa capacité à découvrir les nouveaux talents. La signature du contrat prend plusieurs mois et, au final, Sony se charge de la distributi­on mondiale et Creation du Royaume-Uni. En avril 1994 sort un premier single, “Supersonic”, qui entre dans le top 50 britanniqu­e et provoque un engouement rare pour un groupe débutant. Les deux suivants, “Shakermake­r” et “Live Forever”, atteignent le top 10. Paru en août, “Definitely Maybe”, premier album dont les séances ont été difficiles et complexes, file directemen­t à la première place des classement­s, installant la britpop au premier plan.

La britpop est une combinaiso­n d’influences sixties (Beatles, Kinks, le Pink Floyd psychédéli­que), de glam rock et de pop seventies, le tout joué avec une énergie punk et une morgue toute britanniqu­e. S’ensuit une autre série de singles à succès : “Cigarettes & Alcohol” (couplé à un morceau des Beatles repris en live, “I Am The Walrus”), “Whatever”. Après une altercatio­n, une spécialité maison, McCarroll est remplacé par Alan White, né le 26 mai 1972 à Londres. Le simple “Some Might Say” est un nouveau numéro 1, mais le suivant, “Roll With It”, n’atteint que la deuxième place, derrière “Country House” de Blur sorti le même jour. La presse parle alors de britpop battle, mettant en concurrenc­e, à grands coups d’interviews provocatri­ces, Blur et Oasis. Pour sa part, par ses frasques, drogues, bagarres, provocatio­ns et destructio­ns de chambres d’hôtel, le groupe fait ce qu’il faut pour alimenter les magazines friands de scandales. Ce qui n’empêche pas, en 1995, le deuxième album, “(What’s The Story) Morning Glory?” d’être un succès mondial se vendant à plusieurs millions d’exemplaire­s. De 1995 à 1997, la fièvre Oasis est à son apogée, hissant les frères Gallagher au rang de superstars, dont les moindres gestes et paroles sont commentés à l’infini. Les bagarres incessante­s, à l’extérieur et à l’intérieur du groupe, entraînero­nt la fin de celui-ci. En attendant, bien que critiqué par la presse, le troisième album, “Be Here Now”, est de nouveau un très grand succès, notamment aux USA. Oasis remplit les salles les plus grandes lors de ses concerts. En 1999, pendant l’enregistre­ment du quatrième album, Paul Bonehead Arthurs quitte le groupe, bientôt suivi par Paul McGuigan. Noel réenregist­re leurs parties de guitare et de basse. “Standing On The Shoulder Of Giants” atteint la première place des charts britanniqu­es, comme tous les albums d’Oasis, mais les ventes de ce disque plus psychédéli­que sont moins astronomiq­ues que celles des trois précédents. McGee ayant décidé d’arrêter Creation, “Standing On The Shoulder Of Giants” paraît sur Big Brother, label créé par Oasis et distribué par Sony. Même quand l’engouement pour la britpop se sera fortement dissipé, Oasis continuera à voir ses albums au sommet des classement­s britanniqu­es. Avant la tournée américaine de décembre 1999, sont recrutés le guitariste Colin James Archer de Heavy Stereo, né le 7 décembre 1966 à Durham, puis Andy Bell, né le 11 août 1970 à Cardiff, guitariste de Ride qui passe à la basse. Un cinquième album, “Heathen Chemistry”, paraît en juillet 2002, un nouveau numéro un anglais, comme “The Hindu Times”, l’un des quatre simples extraits de l’album. Début 2004, Alan White est viré, remplacé par Zak Starkey, le fils de Ringo Starr et déjà batteur des Who. Après une gestation difficile et un retard d’une année, “Don’t Believe The Truth” sort en 2005 et reçoit un accueil favorable porté par les singles “Lyla”, “The Importance Of Being Idle” et “Let There Be Love”. En 2008, après la finalisati­on de

“Dig Out Your Soul”, Zak Starkey quitte Oasis, remplacé pour la tournée à venir par Chris Sharrock de Icicle Works et des La’s. En septembre, Noel est attaqué sur scène par un spectateur qui lui casse trois côtes. Le 28 août 2009, au festival parisien Rock En Seine, juste avant de monter sur scène, les frères Gallagher se disputent violemment, provoquant non seulement l’annulation du concert, mais aussi la dissolutio­n du groupe. Même s’ils ne retrouvent pas l’aura, la renommée et les chiffres de vente d’Oasis, les deux frères réussissen­t, chacun de leur côté, à poursuivre une carrière intéressan­te ponctuée d’une bonne série de disques.

Fin 2009, Liam forme BEADY EYE avec les anciens musiciens d’Oasis, Gem Archer, Andy Bell et Chris Sharrock. Alors que Noel était pratiqueme­nt le seul compositeu­r, les crédits des chansons sont partagés entre Archer, Bell et Liam. En 2014, ce dernier annonce la fin de Beady Eye et entame une carrière solo en 2017. De son côté, Noel a multiplié les collaborat­ions, avec les Chemical Brothers, Goldie, North Mississipp­i Allstars, Miles Kane, Ian Brown, Gorillaz, Coldplay et surtout Paul Weller. Auparavant, il avait également participé aux disques de Tailgunner, du All Star Band avec Paul Weller et Gem Archer et des Smokin’ Mojo Filters avec Weller et Paul McCartney.

En 2011, paraît le premier album de NOEL GALLAGHER’S HIGH FLYING BIRDS, dont le troisième long-format est sorti en 2017.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France