Rock & Folk

Grands Replacemen­ts

La maestria du mélodiste et parolier Paul Westerberg, expliquée en 15 chansons.

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“Within Your Reach”

(1983)

Première ballade mythique pour les Replacemen­ts, en l’occurrence une démo arrangée (“Live withour your touch, die within your reach”) avec du flanger et ce qui semble bien être une boîte à rythme. Le songwriter montre enfin sa délicatess­e.

“Color Me Impressed”

(1983)

Après un album et un EP de punk un brin bourrins, Westerberg signe la première de ces mélodies qui deviendron­t sa signature, toujours étranger là où il est invité (“Everybody at your party, they don’t look depressed”). Le vrai départ de sa carrière.

“I Will Dare”

(1984)

Enjoué et romantique, avec la mandoline de Peter Buck, “I Will Dare” est cette rareté dans le répertoire des Replacemen­ts : une chanson légère (“Meet me anyplace our anywhere at anytime, now I don’t care, meet me tonight, if you will dare, I might dare”)...

“Answering Machine”

(1984)

Une guitare folle en arpèges, une voix à la limite de la déchirure : le songwriter a rarement été aussi touchant que sur ce manifeste de solitude (“How do you say

I’m lonely to an answering machine ?”).

“Unsatisfie­d”

(1984)

“Look me in the eye and tell me that I’m satisfied” : pour beaucoup, la plus grande ballade d’un Westerberg sachant briller dans ce genre considéré comme honteux aux yeux de la scène indie rock. Guitare à douze cordes et slide discrète, un océan de désespoir...

Avec la mandoline de Peter Buck

“Bastards Of Young”

(1985)

L’hymne absolu explosant l’album “Tim”, ou comment faire passer un message punk dans un tube 100% mélodique débutant par un riff monstrueux et un cri d’anthologie :

“We aren’t the sons of no one, bastards of young”.

“Never Mind”

(1987)

“Absolution is out of the question, it makes no sense to apologize, the words I thought I brought are left behind, so never mind, all over the shouting, just a waste of time”. Enervé, Westerberg signe un classique quasi power pop.

“Alex Chilton” (1987)

Le parolier en chef fait un rêve : “Children by the million sing for Alex Chilton when he comes ’round. They sing ‘I’m in love, what’s that song ? I’m in love, with that song’ ”.

Mélodie infernale pour le plus bel hommage connu d’un musicien à son idole. “IOU”

(1987)

Rageusemen­t écrit après le renvoi du fidèle manager Peter Jesperson, “IOU” montre le chanteur en pleine fureur pour mieux se déculpabil­iser : “You see I want it in writing, I owe you nothing”.

“I Don’t Know”

(1987)

Le titre le plus sauvagemen­t rock’n’roll de “Pleased To Meet Me”, avec guitare vicieuse et sax baryton suffocant. Comme souvent, le leader est en pleine crise de foi :

“Shoud we give it up ? (I don’t know)”.

“Can’t Hardly Wait”

(1987)

Mid tempo parfait, nappé de cordes et de cuivres, idéalement produit par l’excellent Jim Dickinson, “Can’t Hardly Wait” est l’un des plus grands chefs-d’oeuvre de Westerberg, cette fois-ci amoureux (“I’ll write you a letter tomorrow, tonight I can’t hold a pen”). Somptueux.

“I’ll Be You”

(version “Dead Man’s Pop”, 2019)

Débarrassé de ses vilains oripeaux eighties, ce grand titre prend enfin son envol, tandis que Westerberg rumine à nouveau son obsession de l’échec (“A dream too tired to come true left a rebel without a clue, won’t you tell me what I should do ?”). Grandiose.

“Talent Show”

(1989)

“It’s too late to turn back, here we go...” : ode aux concerts amateurs et autres radio-crochets, cette ritournell­e parfaite (et sans refrain) a rendu Matt Dillon — fans des Mats — hystérique aux Internatio­nal Rock Awards de 1989 tandis que Tina Turner se bouchait les oreilles (visible sur YouTube).

“We’ll Inherit The Earth”

(version “Dead Man’s Pop”, 2019)

Encore ce mélange de colère et de mélancolie dont Westerberg est l’orfèvre pour cette pépite à la mélodie redoutable renouant avec l’esprit de “Bastards Of Young” : “We’ll inherit the earth but we don’t want it, it’s been ours since birth, watcha doin’ about it ?”

“Someone Take The Wheel”

(1990)

Pour le dernier album des Replacemen­ts en plein naufrage, Westerberg envisage déjà une carrière solo et laisse flotter sa perplexité dans ce titre introspect­if : “Someone take the wheel, and

I don’t know where I’m going”. Rideau. NU

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