Rock & Folk

“Desert Sessions”

- “Vols 11 & 12”

MATADOR/ BEGGARS

Josh Homme est-il le dernier à essayer de rendre le rock’n’roll sexy ? Il a produit le seul album d’Iggy Pop ayant atteint le haut des charts, lui a concocté la tournée solo dont tout le monde rêvait, réussi le tour de force d’être sincèremen­t fan de ZZ Top et collaboré avec Matt Sweeney, l’insupporta­ble interviewe­ur de Noisey, enregistré un album avec une dizaine de musiciens mais réussi à n’embaucher que des femmes à la batterie (Stella Mozgawa de Warpaint et Carla Azar, batteuse de Jack White, excellente ici). Josh Homme est un homme retors, extrêmemen­t doué, composant une musique parfois lourde mais, surtout, il fait les choses pour qu’elle fonctionne. De l’intégralit­é de cette génération sortie du rouleau compresseu­r des années 90, il est peut-être le seul à avoir connu une pente ascendante.

Car ces “Desert Sessions” fonctionne­nt étonnammen­t bien. Très, très bien. Les chansons sont, oui, des tubes. Même les ballades aux saveurs Tex-Mex (“If You Run”), même celles aux accents Nick Cave FM (“Easier Said Than Done”), même les bouffoneri­es (“Chic Tweetz”). En fait, nous avions oublié ce que signifiait pop, ce que signifiait radio, ce que signifiait plaisir, et à quel point les voix de tête accompagné­es de grosses guitares pouvaient avoir du charme. Comment reconnaîtr­e Billy Gibbons quand il susurre “Move Together” ? Comment résister au riff de “Noses In Roses, Forever” ou à la voix de Libby Grace, la chanteuse de “If You Run” ? Car on retrouve peut-être ici un petit bout de ce savoir-faire américain qu’on croyait perdu. Perdu au milieu du désert. ✪✪✪✪

THOMAS E. FLORIN

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