Rock & Folk

Iguana Death Cult

- “Nude Casino”

INNOVATIVE LEISURE

Il semble que l’irruption de Jacco Gardner, il y a quelque temps déjà, ait décomplexé ses compatriot­es, si l’on observe le nombre d’excellents gangs récemment émergés de la patrie de Johan Cruyff : Mozes And The Firstborn, DeWolff, Altin Gün, Mauskovic Dance Band ou encore Eerie Wanda. Celui qui intéresse aujourd’hui, Iguana Death Cult, débarque de Rotterdam et a affuté ses riffs dans une ancienne poudrière. A la suite d’un rassérénan­t premier album (“The First Stirrings Of Hideous Insect Life”, en 2017) sous fier patronage Ty Segall et Thee Oh Sees, le quintette s’est fait remarquer au festival South By Southwest, ce qui lui a permis de séduire le très sûr label Innovative

Leisure. Celui-ci publie “Nude Casino”, un disque qui délaisse le garage rock californie­n pour lorgner vers un postpunk jouissif et accrocheur : la voix outrée de Jeroen Reek scande des textes absurdes, cafardeux, soutenus par des guitares anguleuses, surf parfois, une basse caoutchout­euse et un martèlemen­t volubile, qui évoqueront donc davantage Parquet Courts. “Nude Casino” démarre sur des bases idéales avec un enchaîneme­nt haletant entre la chanson-titre, “Bright Lights” et “Lorraine”. Véritable sommet, “Tuesday’s Lament” est une longue rumination en forme de crescendo sur fond de guitare acoustique et orgue doucereux, qui culmine avec une éruption de solos lacérés et venimeux. D’autres titres sont plus syncopés, façon Gang Of Four, comme “Carnal Beat Machine” ou “Liquify”, dont les circonvolu­tions vaguement calypso mènent à un refrain irrésistib­le. “Castles In The Sky” conclut cette fougueuse entreprise qui porte tranquille­ment ces talentueux Néerlandai­s au rang de promesse à suivre de très près. ✪✪✪✪

JONATHAN WITT

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France