Minimal Compact
MINIMAL COMPACT/ DIFFER-ANT
Il faut bien l’avouer, on n’attend plus vraiment de surprise d’un nouvel album de Depeche Mode ou de Cure. Ils sont nombreux, les groupes inspirés de la new wave des années quatre-vingt sur le retour à décevoir par manque d’audace. Minimal Compact est né de la rencontre, dans le Tel-Aviv des années punk, de Malka Spigel (basse et chant), Samy Birnbach (paroles et chant) ainsi que de Berry Sakharof (guitare et chant). Relocalisés à Amsterdam, ils deviennent, avec Tuxedomoon, les fers de lance de la scène new wave du nord de l’Europe sur le label Crammed Discs. Puis, la fin des années quatre-vingt sonne le glas de cette musique, ringardisée par les courants musicaux de la décennie suivante. Samy Birnbach de se reconvertir dans la techno sous le nom de DJ Morpheus puis d’enregistrer avec Bertrand Burgalat quelques singles électro-pop et un album en 1993 toujours pour Crammed Discs. En 2019, Minimal Compact a l’idée périlleuse de se réunir et de reprendre les chansons les plus emblématiques de son répertoire. Gage de qualité, c’est le génial Colin Newman, qui avait déjà produit leur album “Raging Soul” en 1985, qui s’y colle. Désormais débarrassés d’une production parfois trop datée eighties, “Statik Dancin’ ”, “My Will” et “Take Me Away” sonnent comme il se doit : on y entend cette rencontre entre rythmes, mélodies du Moyen-Orient et new wave européenne qui constituait toute l’originalité de Minimal Compact. Avec, en bonus, une excellente nouvelle composition, “Holy Roller”. Et si la démarche de Minimal Compact donnait à d’autres l’idée de réenregistrer leurs albums des eighties, souvent gâchés par une production indigeste ? ✪✪✪ JEAN-EMMANUEL DELUXE