Rock & Folk

Depuis la mort de sa mère sur un ring de catch

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Après de longues années de silence, le Canadien Cédric Loth refait son apparition en France avec “Spray” (Mosquito), une histoire menée au pas de course qui raconte les mésaventur­es d’un graffeur de Montréal poursuivi par une bande de skinheads qui veulent le tuer. Au départ, Buddy est un petit garçon dont le rêve serait de pouvoir voler. Alors qu’il revient d’une séance de cinéma au drive-in avec ses parents, la voiture familiale est percutée par une autre. Dans le choc, Buddy est éjecté du véhicule et termine dans un marais où les secours oublient d’aller le récupérer. C’est le début d’une cascade d’événements absurdes qui vont le conduire dans l’univers des bikers et des strip-teaseuses. Premier auteur canadien à avoir été publié en France par les Humanoïdes Associés avec “Atlantic City”, Loth a papillonné entre grosses agences publicitai­res et sculptures en bronze avant de revenir à son premier amour. Mélange de différente­s techniques graphiques évoquant aussi bien la caricature que les contes pour enfants, cette BD étonnante mérite le coup d’oeil.

Connu pour ses canulars aussi bien téléphoniq­ues que filmés, l’humoriste Jean-Yves Lafesse s’essaye à l’écriture de scénario pour la BD avec “Punk Mamy — Aux Armes Les Doyens !” (Jungle) avec Alexis Chabert aux crayons. Depuis la mort de sa mère sur un ring de catch, le jeune YannYann est désormais élevé par un père artiste peintre déboussolé et une grand-mère qui est restée coincée dans les années 70 du temps où elle était punk. Après avoir manqué de se faire rouler dessus en sortant du cimetière, Yann-Yann décide de mener l’enquête pour savoir pourquoi la cycliste a vertement conseillé à sa grand-mère d’aller en maison de retraite. Si la couverture montre une mamie offensive, le contenu de cette BD est une fable sociale tout public qui raconte, avec une touche de poésie naïve, une histoire pas si sympathiqu­e qu’elle n’y paraît.

Trompettis­te à ses moments perdus, le scénariste madrilène Salva Rubio s’associe au dessinateu­r barcelonai­s Sagar pour réaliser “Miles Et Juliette” (Delcourt), une bande dessinée au style réaliste qui raconte un épisode très particulie­r de la vie du grand Miles Davis. Désabusé par l’attitude de Charlie Parker et Dizzy Gillespie qui se fichent que le bebop soit en pleine décrépitud­e, le trompettis­te accepte l’invitation d’un festival de jazz en France. Alors qu’il a la tête encore pleine de ressentime­nts à la descente de l’avion, il est accueilli par un parterre de journalist­es qui l’assaillent de questions quant à la grande rivalité entre jazz hot et bebop. A peine le temps de répondre, que Boris Vian l’entraîne à la découverte des caves de Saint-Germain-des-Prés où il découvre Juliette Gréco en plein numéro. Histoire rondement menée et très bien documentée, “Miles et Juliette” devrait combler les amateurs. En fin de volume, Salva Rubio a même compilé plusieurs pages d’informatio­ns sur cet épisode parisien qui devraient ravir les lecteurs les plus pointilleu­x.

Avec le septième tome de “Jazz Maynard — Live In Barcelona” (Dargaud) du duo espagnol Raule (scénario) et Roger Ibáñez (dessin), les aventures du trio de musiciens-cambrioleu­rs se terminent dans la ville où la série avait commencé en 2007. Dans ce final, les auteurs apportent enfin les réponses aux questions qui s’étaient accumulées aux cours des différents épisodes. Ainsi, tout se recentre sur le personnage central de Jazz Maynard tandis que ses compagnons de route, Teo et Judas, passent au second plan. Après une introducti­on en hommage à Chet Baker et à sa trompette, désormais entre les mains de Maynard, ce dernier annonce qu’il arrête tout pour se consacrer à l’enregistre­ment de son premier album. Une nouvelle fois, le dessin de Roger Ibáñez est une merveille de réalisme. La seule ombre au tableau pourrait être cette colorisati­on criarde qui donne presque envie de noir et blanc

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