Amateurs de Bondage
Bérurier Noir “Concerto Pour Détraqués” (1985)
Parmi les quatre albums studio enregistrés par le groupe entre 1983 et 1989, les deux premiers correspondent à la période où il officiait en duo. Ce deuxième essai reste aussi noir que le précédent en cultivant les atmosphères oppressantes, mais la formule minimaliste (chant, guitare et boîte à rythme) s’ouvre déjà à quelques intervenants (saxo et choeurs) et l’album contient des hymnes fédérateurs qui deviendront des incontournables en concert, comme “Salut A Toi” ou “Porcherie”, fameuse charge anti-FN.
Washington Dead Cats “Go Vegetables Go!” (1986)
Dès leur trépidant premier album, les Washington DC expérimentent une formule qu’ils ne cesseront de creuser avec une maîtrise de plus en plus affirmée : un mélange survitaminé de punk, de rockabilly et d’imagerie de série B qui est porté par un groupe carré et un chanteur digne de ce nom. Dans l’écurie Bondage, ils sont les plus rock’n’roll avec leurs références fifties et sixties, les seuls à chanter en anglais... et à balancer des légumes sur leur public.
Ludwig Von 88 “Houlala 2 La Mission” (1987)
Les Ludwig reconnaissaient qu’ils ne savaient pas jouer, mais compensaient par une imagination débordante. Ce deuxième album nage en plein délire. Entrecoupé d’intermèdes allumés, il célèbre une ringardise assumée (Louison Bobet, le Manège Enchanté) et une déconne incessante, couplées à une dose d’antimilitarisme et de critique sociale, le tout passé au laminoir d’un punk minimaliste ou d’un ska iconoclaste.
Les Satellites “Du Grouve Et Des Souris” (1987)
Les Satellites sont l’une des dernières signatures de Bondage, et peut-être son plus beau coup d’éclat discographique : leur rhythm’n’blues déjanté et festif (qui tient autant de Dino Lee que des Rezillos) tranche avec la dominante punk du label. En revisitant la musique noire avec humour et insolence, le groupe renoue avec le charme des grandes formations cuivrées et réserve son lot de bombes dansantes.