Rock & Folk

Jesper Lindell

“Everyday Dreams”

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ALIVE

La bonne maison Alive a toujours eu le nez creux pour dénicher les outsiders les plus talentueux. Jadis, les Black Keys ou Brimstone Howl et, plus récemment, Beechwood, Gospelbeac­h ou Hollis Brown. Aujourd’hui, c’est au tour de Jesper Lindell. Suédois âgé de vingt-six ans, cheveux lisses, barbichett­e, le jeune homme s’est révélé en 2017 avec un EP produit par Benkt Söderberg (First Aid Kit). Même s’il est issu d’une patrie fertile pour le heavy rock, Lindell verse quant à lui plutôt dans la soul feutrée et l’americana moelleuse, ce qui lui a ouvert les premières parties de Justin Townes Earle et Andrew Combs. Pour ce premier opus, Jesper a choisi de collaborer avec Zach

Anderson, fondateur de Blues Pills passé par Radio Moscow. Celui-ci est parvenu à recréer un enrobage soul seventies épatant et minutieux : piano, orgues, mandolines, clochettes, basses profondes, guitares parcimonie­uses. Cet écrin, très élégant, sert à merveille les compositio­ns superbes de Lindell. Cet homme a deux dons : l’art de trousser des refrains terribleme­nt enjôleurs et une voix superbemen­t expressive, gorgée de feeling. “Everyday Dreams” démarre avec ce qui pourrait être un tube monstrueux, solaire, “Whatever Happens”. Par la suite, la recette est fructueuse avec “Stormy Waters”, “Just Holler” ou “If I Wake Up In The Morning”. Davantage folk mais toujours aussi efficaces, “Cheers”, “Good Sides Of Me” et la conclusion dépouillée “Burn” achèvent de convaincre. On connaît les feel good movies, ces films qui réchauffen­t le coeur. En voici la version musicale, douce étincelle crépitant d’ores et déjà dans un hiver qui s’annonce rude.

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JONATHAN WITT

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