Rock & Folk

Jeffrey Lewis & The Voltage

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“Bad Wiring” MOSHI MOSHI/ BIGWAX

Jeffrey Lewis est un génie. Un peu taré, un peu — très — bordélique, mais également drôle et profond. C’est le NewYorkais typique... D’autrefois. Le digne successeur de musiciens et poètes barjots comme David Peel (ami de John Lennon dans les seventies) ou The Fugs (des beatniks faisant semblant de savoir chanter). On l’a connu à la fin du siècle dernier comme figure de proue d’un soi-disant mouvement appelé anti-folk. N’importe quoi pourvu que ça mousse. Peu importe, ce mec a un talent dingue. Les titres de ses albums et de ses chansons sont déjà des poèmes... Le premier s’appelait “La dernière fois que j’ai pris de l’acide je suis devenu dingue et autres favorites”. Celui-ci s’appelle “Mauvais câblage”. Le problème est là, pour nous autres, petits Frenchies : le gars écrit des textes incroyable­s, qu’il débite à la vitesse de la lumière sur fond de folk rock garage à faire passer Jonathan Richman pour Steely Dan... Ceux qui ont une compréhens­ion limitée de la langue anglaise vont devoir s’accrocher. Mais ça vaut le coup. Car, ce n’est pas pour rien que des gens pas vraiment manchots dans le domaine de l’écriture vantent ses mérites — Will Oldham ou Jarvis Cocker, que la verve de Jeffrey fait plus que rappeler et qui déclare qu’il s’agit du “meilleur auteur de textes travaillan­t actuelleme­nt aux EtatsUnis”. Il faut se procurer les textes, écouter attentivem­ent, et ce sera la promesse de bonnes crises de rire. Mais pas que. Commencer par le single “LPs” — en plus, il y a un clip hilarant sous-titré, visible partout —, qui parlera à tous les maniaques des vieux disques vinyles, et on en connaît...

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STAN CUESTA

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