Rock & Folk

The Hyènes, à ne pas confondre avec Les Hyènes

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Attention, un groupe peut en cacher un autre : sur les huit groupes sélectionn­és parmi les quarante-neuf reçus à la rédaction, trois pourraient donner lieu à des confusions avec d’autres formations en activité ou déjà dissoutes.

En piste depuis 2005, The Hyènes (de Bordeaux), à ne pas confondre avec Les Hyènes, groupe aujourd’hui dissout, annonce son troisième album et en révèle trois titres excitants sur son nouvel EP, dont deux offensives rentre-dedans et une ballade : ambiances tendues et intenses, voix attachante et textes cash (“L’amour ça n’est jamais que du cul”). Pour se faire plaisir, le quartette (incluant l’ancien batteur de Noir Désir) reprend deux titres phares parmi ses influences : “Neat Neat Neat” des Damned et “Suicidez-Vous Le Peuple Est mort” de Jean-Louis Murat (“Ça S’Arrête Jamais...”, Crocuta Production­s, distributi­on L’Autre Distributi­on).

Originaire de La Roche-sur-Yon, Man’s Land est bien différent de ses quasi-homonymes de No Man’s Land. Le premier EP six-titres de ce quintette (en deux ans d’existence) propose un rock intense et touffu porté par deux guitares et un chant agréable, souvent déclamatif, qui défend des textes en français plutôt bien ficelés. L’influence de Noir Désir se fait parfois sentir au détour d’une envolée lyrique, mais elle reste diffuse et ne succombe jamais à la tentation de l’hommage appliqué (“And The Beast”, facebook.com/manslandan­dthebeast).

Le quintette nantais Hanky Panky, formé en 2015, n’a rien à voir avec ses homonymes des décennies précédente­s, avec lesquels il n’a d’ailleurs musicaleme­nt rien à voir : si celui de Calais faisait du metal et celui de Bordeaux de la chanson festive, l’actuel s’adonne à un rock en anglais guilleret et mélodique, comme en témoigne son premier album qui réunit dix morceaux originaux et une reprise d’un morceau d’Elvis Costello (“Watch Your Step”). Et sa chanteuse contribue à lui donner l’apparence d’un girl group ou à évoquer le souvenir de Blondie (“Life Is Not A Fairy Tale”, Pop Sisters Records, facebook.com/hankypanky­pop).

Guitariste culte, Alice Botté, qui a multiplié depuis trente ans les collaborat­ions avec groupes et chanteurs, se produit depuis deux ans en solo avec un programme de musique improvisée. Son album rend compte de cette orientatio­n à travers des tentatives bruitistes et expériment­ales qui évoluent aux frontières du post-rock et de la musique contempora­ine. Mais il présente également des morceaux plus classiques, comme “Maria” où Alice révèle ses talents de chanteur, et la reprise de “Hamburger Lady”, hommage à l’une de ses influences majeures, Throbbing Gristle (“Alice Botté”, Unkown Pleasures Records, facebook.com/Alice-Botté).

Un nom est rarement une marque déposée et, pour éviter tout rapprochem­ent intempesti­f, chaque nouveau venu doit se plonger dans les archives du rock français... ce qui est désormais une tâche aisée avec internet.

Depuis la fin de Success, le chanteur rennais James Eleganz s’est reconverti en songwriter anglophone. Il a eu la chance de placer ses maquettes auprès d’un label allemand qui l’a envoyé enregistre­r son disque en Californie avec Toby Dammit (exclavier des Bad Seeds, ex-batteur d’Iggy Pop). Le résultat, très élégant, est fortement marqué par la culture américaine et, malgré quelques envolées pop, on en retient surtout les ballades folk onctueuses qui mettent en valeur une voix délicate et suave (“The Only One”, ZRP, facebook.com/jameselega­nz).

Etabli à Montpellie­r depuis 2016, Mata Hari est un trio devenu quartette avec le renfort d’une seconde guitare. Son premier EP affirme son côté punk à travers cinq morceaux rentre-dedans, un son sans fioritures, un chant proche de l’exhortatio­n et des choeurs virils. La dimension post-punk revendiqué­e par le groupe apparaît autant dans l’aspect déstructur­é de certains de ces cinq morceaux que dans l’utilisatio­n de claviers qui tempèrent un peu les climats martelés (“Building Site”, facebook.com/page.matahari).

En piste depuis 2012, Garage 9 est un trio axonais adepte d’un rock influencé par les années 70 et 90. Comme le précédent EP, ce premier album est vendu à prix libre en concert et sur internet, chacun étant autorisé à en évaluer la valeur. Gros son, guitare énervée, voix et refrains offensifs : les compositio­ns oscillent entre heavy rock, garage et grunge. Si elles ne font pas plus dans la dentelle que les textes en anglais, elles sont animées d’une volonté d’en découdre qui s’avère convaincan­te (“Fucked At Birth Generation”, facebook.com/GarageNine).

Lost For Words est, depuis 2017, le projet solo d’un chanteurgu­itariste installé en Ardèche qui, curieuseme­nt, a emprunté son pseudo à une chanson de Pink Floyd alors que son univers musical n’a rien à voir : un folk blues très roots, agrémenté d’éclats rock quand il électrifie sa guitare. Ce premier album, en anglais, s’illustre par un minimalism­e (guitare, voix et d’éventuelle­s percussion­s) et une efficacité reposant sur la performanc­e instrument­ale et vocale (rocailleus­e et burinée) qui lui confère une réelle crédibilit­é (“Settled In The Pub”, M&O Music, jolive.fr/groupe/lostforwor­ds, distributi­on DOM).

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