Pet Shop Boys
“Hotspot”
X2/ KOBALT
Déjà 14 albums au compteur pour les pop stars sexagénaires, et toujours pas de baisse de régime. Stuart Price est pour la troisième (et dernière ?) fois aux manettes de ce “Hotspot” un peu plus introspectif que le très solaire “Super”, qui contenait néanmoins lui aussi une bonne dose de nostalgie. Le single “Burning The Heather” est aussi majestueux qu’automnal avec ses métaphores saisonnières sur la callune (traduction française de heather), une plante qui se régénère après avoir brûlé. La guitare de Bernard Butler n’est pas pour rien dans la séduction qui opère à l’écoute de cette vénéneuse ballade. Même le premier simple, “Dreamland”, coécrit par Olly Alexander du groupe Years & Years, a un léger parfum de paradis avec ses allusions à un jardin des plaisirs, une terre promise où le soleil brille pour l’éternité. On retrouve le côté synthétique et rapide des Boys avec “Happy People”, où la voix désincarnée de Neil Tennant fait merveille, évoquant ces gens heureux vivant dans un monde triste avec un rap laconique rappelant un peu celui de “West End Girls”. “Hoping
For A Miracle” retrouve les accents de “King’s Cross” et compte parmi les plus belles réussites de l’album. Dix chansons finement exécutées, et on se quitte en beauté avec une nouveauté pour les Anglais : eux qui ont souvent chanté les funérailles de leurs amis gays (“Requiem In Denim And Leopardskin” à la fin d’ “Elyseum” et le bouleversant “Your Funny Uncle”) concluent ce “Hotspot” par... un mariage à l’allemande, “Wedding In Berlin”, qui reprend le thème de la marche nuptiale de Mendelssohn, histoire de se quitter sur une note joyeuse et légère comme une bulle de champagne. ✪✪✪