Leon Newars
“Unboxable”
VELVET COLISEUM/ BIG WAX
Leon Newars n’est pas très vieux, mais il a déjà monté beaucoup de groupes et fait beaucoup de choses, comme de résider deux ans à la Nouvelle-Orléans, deux années pendant lesquelles ses claviers ont accompagné le guitariste aveugle Bryan Lee, une institution de la ville. Leon Newars (ce n’est pas son nom) est né en Côte d’Ivoire, vit du côté de Bordeaux, a enregistré ce troisième album en Bretagne et l’a mixé en Suède. La boussole du disque pourrait s’affoler. Et elle s’affole un peu... mais on ne s’en rend pas compte tout de suite, tant le chant et la production font unisson du début à la fin. Quand le disque cesse de tourner, on a retenu une somme de mélodies versées par un groove funky néo-orléanais (devinez de quelle ville Leon Newars est l’anagramme) à la chaloupe voluptueuse, une touche un peu slow jam parfois, ou Hi-Records, à peine troublée par quelques lignes de hip-hop. On se souvient d’un gros barda de cuivres et d’une batterie qui tape devant, arrangés avec beaucoup de goût et taillés dans la lustrine par une production limpide. C’est bien le cas, mais pour la première partie du programme seulement. On découvre ensuite que les cuivres sont assez rares et le barda, pas si imposant que ça, que Leon Newars y a fourré aussi un peu de blues, un peu de rock, un éclat sixties, une vapeur psyché, et des chansons au style indéfinissable sur le compte desquelles il ne s’étendra pas. “Ici, les gens ont besoin de repères et d’appellations.”
De la Nouvelle-Orléans, il se souvient de ces musiciens désinhibés sur une scène en renouveau perpétuel. D’ailleurs, l’album s’appelle “Unboxable”
(inclassable), et il est excellent ! ✪✪✪✪