Dick Rivers
“Live 2018”
PROD ETC
Dans la trilogie des pionniers du rock français, Dick Rivers a souvent fait figure de vilain petit canard par rapport à ses collègues plus chanceux et plus doués (Johnny Hallyday et Eddy Mitchell). La faute, sans doute, à son personnage un peu anachronique qui inspira Didier l’Embrouille, et à des choix artistiques pas toujours heureux dans les années 70 (et ce malgré un virage ultérieur avec des compositions signées Biolay, Cabrel ou Mickey 3D). Cet album posthume, l’enregistrement de son ultime tournée en 2018, devrait lui rendre justice. Une évidence s’impose dès l’introduction (“Dick Ouverture”) qui voit les musiciens intervenir progressivement quand le présentateur les annonce individuellement : le Niçois savait s’entourer. Par le passé, il enregistra avec la crème d’Austin et effectua des tournées avec des pointures comme Chris Spedding. Pour cet adieu discographique, il est entouré de neuf Canadiens qui assurent des orchestrations haut de gamme et très rock’n’roll. Sa voix est au diapason, avec ses intonations si reconnaissables de gouape des faubourgs (de Nice) et son feeling qui lui permet de revisiter avec grâce quelques classiques d’Elvis Presley (“That’s All Right Mama”, “Mystery Train”). Sinon, le reste retrace les grandes étapes de sa carrière, depuis le meddley regroupant les succès emblématiques des Chats Sauvages (dont “Twist A Saint-Tropez) jusqu’à ses rares tubes postérieurs (“Maman N’Aime Pas Ma Musique” ou la très dispensable rengaine “Nice Baie Des Anges”), en égrenant au passage quelques pépites comme un blues inspiré concocté par Patrick Coutin (“Oh Maman Merci”), et en se délectant de reprises savoureuses (“Not Fade Away”, “Twenty Flight Rock”). ✪✪✪