Maria McKee
“La Vita Nuova”
Demi-soeur de Bryan McLean, de Love,
avec qui elle a plusieurs fois collaboré, Maria McKee sort son septième album solo, le précédent, “Late December”, datant de 2007. Entretemps, l’ancienne chanteuse de Lone Justice a donné des concerts, souvent en solo, composé des musiques de film, écrit une nouvelle, travaillé avec d’autres musiciens et, surtout, changé de vie, de ville et d’orientation sexuelle. Ce changement radical lui a redonné le goût d’enregistrer un nouveau disque pour lequel elle a écrit quarante chansons. Cette frénésie créative et ce besoin irrépressible d’extérioriser sentiments et désirs donnent une force incroyable à “La Vita Nuova” dont la seule faiblesse est sa longueur (64 minutes), due à une poignée de titres plus ordinaires comme
“La Vita Nuova” et “Little Beast”. Pour les douze autres, les arrangements de McKee pour un orchestre de dix-neuf musiciens sont brillants. Elle chante avec une passion, une sensibilité et une énergie extraordinaires, dans un registre comparable à ceux de Grace Slick (“Effigy Of Salt”, “Page Of Cups”), de Kate Bush (“Courage”) ou de Laura Nyro (“Right Down To The Heart Of London”), ode lyrique à la ville où elle vit dorénavant, aussi belle et poignante que “New York Tendaberry”. “Ceann Bró”, “The Last Boy”, “I Never Asked”, “I Should Have Looked Away” qui magnifient encore un album se terminant dans l’intimité de “However Worn”, une voix, une guitare. Un disque surprenant, singulier avec des passages d’une beauté rare, qui, plus compact, aurait pu être un chef-d’oeuvre mémorable.