Rock & Folk

Caleb Landry Jones

“THE MOTHER STONE”

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tous ceux qui nous gouvernent et nous méprisent. L’introducti­on “Castle Of America” ne dure que 35 secondes mais séduit sans attendre. Tout comme “Rock’n’Roll Guy” et son ukulélé métallique. On enchaîne avec un “The Biggest Tits In History”, peut-être l’un des meilleurs titres de chanson du nouveau millénaire, virée psyché fière et drôle. Sur “Favorite Bar”, la cuite est savoureuse et acoustique.

Il y a encore plein de petites chansons adorables et aux titres encore une fois hilarants comme “Kraftwerk In A Blackout”, “Let’s Get Drunk Again (And Get Divorced)”, “The Best Cup Of Coffee In Tennessee” ou “I’ve Got A Date With Jesus”. “Evil Rhythm” est une menace que l’on accueille avec joie. “I Wish I Were A Prostitute Again”, conclusion de plus de deux minutes, ferait presque figure d’épopée. La voix d’outre-tombe de Merritt ne glace pas le sang, au contraire, elle donne envie de remonter le temps avec elle. “Quickies” est un album de grenier, un secret que des enfants auraient décidé d’offrir au monde.

JERôME REIJASSE les certitudes défaillant­es (“Nothing Travels Faster Than The Speed Of Light”) et la destructio­n du monde par ses dirigeants (“Please Don’t Fuck Up My World”), rien n’est épargné à l’auditeur, mais tout est traité au deuxième ou troisième degré comme si l’important était ailleurs. Dans le temps qu’il nous reste sûrement, et la nécessité d’en profiter pour ne pas mourir rongé par la peur et le désespoir.

JéRôME SOLIGNY pas né de la dernière pluie : l’homme fut l’un des leaders de Ladybug Transistor, formation new-yorkaise ayant publié une demi-douzaine d’albums, mais pour laquelle les spectateur­s — Olson le reconnaiss­ait lui-même — ne se marchaient guère sur les pieds dans les salles de concerts. L’enregistre­ment de cette embardée solo — dans l’hypothèse où les Ladybug Transistor, dont le dernier effort date de 2011, existent toujours — s’est étalé sur plusieurs années. Le chanteur a collaboré avec deux songwriter­s norvégiens dans leur studio près d’Oslo, puis peaufiné les morceaux chez lui, à Brooklyn. Nouvelle écoute : les mélodies sont légères, finement troussées, à l’image du final “The Old Twin”, l’univers attachant, qui rappelle assez The Pernice Brothers, avec une touche de pop baroque sixties (Love, Burt Bacharach). Rien de vraiment révolution­naire, mais du bel ouvrage et une belle surprise. BERTRAND BOUARD sous-titré “Club Eloquence (Further Remixes)”, rassemble 16 mixes de “Pleasure Lane” et “Beat Perfecto”, choisis sur une cinquantai­ne de production­s soumises par concours, mais c’est le premier disque qui reste le plus abouti. La somme des 12 morceaux originaux n’est peutêtre pas aussi magistrale que les chansons des albums classiques du quatuor de Ralf Hütter, mais toujours meilleure qu’un hypothétiq­ue nouvel album de Kraftwerk.

OLIVIER CACHIN

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