Arnaud Le Gouëfflec
qui a fait ses classes avec Dominique A et Miossec dans les années 90. Si les deux premiers trônent fièrement dans la vitrine des réussites de la chanson française, Le Gouëfflec a emprunté des chemins parallèles dans lesquels, pour son malheur, il excelle aussi : romancier, scénariste de BD (on lui doit une vie de Vince Taylor en compagnie de Marc Malès), auteur de pièces de théâtre ou critique. C’est pourtant en matière de musique qu’il est le plus prolifique puisqu’il a publié plus d’une vingtaine de disques depuis son tout premier en 1999 avec le groupe Le Petit Fossoyeur. Pour ce nouvel opus, le Breton s’est fixé l’ambitieux objectif
a eu le
Mais il s’est envolé tellement loin qu’il en a oublié ce qui avait contribué à asseoir la singularité de sa pop french touch, à savoir le charme de sa voix et de ses mélodies addictives. En s’entourant de musiciens et de européens, en confiant le mixage à NkF (de PNL), en privilégiant synthés et boîtes à rythmes, il a voulu entériner l’approche électronique pour concrétiser son projet d’un album conceptuel sur les tâches domestiques. L’ouverture, “A Ballet”, est intrigante avec sa grâce éthérée et sa voix trafiquée. Pourtant, dès le morceau suivant, “Stuck In A Summer Love”, le chant passé à l’Auto-Tune lasse déjà, et l’effet vire au procédé systématique, sévissant jusqu’à la fin du disque. “Venezia” offre une éclaircie plus fun, et “Domestic Tasks” s’illustre par son emprise obsédante et lancinante sur laquelle flotte l’ombre de Kraftwerk. Mais la suite de ces quelques réussites se dilue dans une musique planante et répétitive, ponctuée de bidouilleries électroniques qui, par manque de surprises et de peps, devient rapidement pesante,
The Supremes