Aksak Maboul

Et groupe à l’avenant. Aksak Maboul a été formé en 1977 par Marc Hollander, également fondateur du label Crammed Discs, spécialiste des musiques... déviantes ? tangentes ? Le genre de choses difficiles à classer dans les bacs des disquaires — quand cette profession existait encore. Après une petite pause d’une trentaine d’années, le groupe revient en pleine forme. On y retrouve Véronique Vincent, ex-chanteuse des Honeymoon Killers, autre formation belge vaguement foutraque dont on a gardé un souvenir attendri. Et plein d’invités amis, spécialistes des expériences barrées, parmi lesquels Fred Frith, qui fait une fois de plus crisser son alto et, plus rarement, sa guitare, ou Steven Brown, de Tuxedomoon. Ainsi que des membres d’Aquaserge, un groupe qui incarne à certains égards la relève du genre, s’il existe. Le résultat est un double album bourré de chansonnettes surréalistes, de dérapages contrôlés et d’interludes musicaux évoquant aussi bien Philip Glass que Frank Zappa — on pourrait citer des dizaines d’autres noms, on ne s’en sortirait pas. C’est charmant, faussement naïf, inventif, parfois aussi légèrement agaçant — on peut avoir un peu de mal avec la voix de la chanteuse, toujours à la limite de la justesse. Tout le monde n’est